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Combien coûte un salarié au smic à l'entreprise ?

Combien coûte un salarié au smic à l'entreprise ?

Recruter un salarié représente un coût pour l’entreprise, même s’il est payé au smic, le salaire horaire minimum légal en dessous duquel il est interdit de rémunérer un employé. Que représente exactement ce coût ? Qu’englobe-t-il ? Comment le calculer ?

Les coûts directs d’un salarié payé au smic pour l’entreprise

Tout salarié du secteur privé âgé d’au moins 18 ans doit percevoir un salaire au moins égal au salaire minimum de croissance (smic). Ce salaire minimum est applicable sur l’ensemble du territoire métropolitain et dans les territoires d’outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et Mayotte). Pour calculer le coût d’un salarié au smic, plusieurs éléments sont à prendre en compte.

La valeur du smic

Le smic est revalorisé chaque 1er janvier en fonction de l’évolution de l’indice mensuel des prix notamment. Depuis le 1er janvier 2019, le smic horaire brut est de 10,03 euros, soit 1 521,22 euros bruts par mois, sur la base de la durée légale de 35 heures hebdomadaires. Excepté à Mayotte où le smic brut horaire est de 7,57 euros.

Un salarié payé au smic touche donc un salaire brut proche de 1 522 euros, ce qui équivaut à un salaire net après impôt, réellement gagné par le salarié, de 1 183 euros.

Pour l’entreprise, le coût réel est supérieur à la rémunération brute d’un salarié au smic car des charges patronales viennent s’ajouter pour l’employeur.

Les charges patronales

Les charges qui incombent à l’employeur sont de plusieurs natures. D’une manière générale, ces charges concernent des contributions destinées à financer la santé, les accidents de travail, les maladies professionnelles, la retraite, l’assurance chômage, la formation professionnelle et des services en lien avec la politique familiale.

Voyons en détail le montant mensuel de ces charges patronales, catégorie par catégorie, pour un salarié rémunéré au smic.

Santé

  • Médecine du travail = 6,67 €
  • Complémentaire santé = 20 €
  • Maladie = 111,11 €

Accidents du travail et maladies professionnelles

  • Cotisation = 33,79 €

Retraite

  • Contribution d'équilibre général = 19,63 €
  • Retraite complémentaire = 71,84 €
  • Vieillesse = 159,05 €

Famille

  • Contribution au Fonds national d’aide au logement = 1,52 €
  • Allocations familiales = 52,51 €

Assurance chômage

  • Cotisation au régime de garantie des salaires (AGS) = 2,28 €
  • Cotisation d’assurance chômage = 61,64 €

Formation

  • Taxe d’apprentissage = 10,35 €
  • Formation professionnelle = 8,37 €

Divers

  • Contribution au dialogue social = 0,24 €

Au total, le montant des charges patronales dues par l’employeur pour un salarié rémunéré au smic est de 559 euros. En ajoutant le salaire brut versé au salarié (1 522 euros), l’entreprise devrait débourser au final 2 081 euros.

Cependant, l’employeur d’un salarié payé au smic bénéficie d’une réduction de ses charges sociales (assurance maladie, invalidité-décès, vieillesse, allocations familiales, contribution au fond national au logement, solidarité autonomie, retraite complémentaire) qui l’exonère de toutes ces cotisations. Cet allègement de cotisations est égal à 426,95 euros pour un smic, ce qui porte au final le montant des charges patronales à 132 euros (en lieu et place des 559 euros).

Le coût réel d’un salarié payé au smic, soit 1 183 € net, pour l’entreprise est donc de 1 522 € + 132 € = 1 654 €.

Pour faciliter la tâche des employeurs, le ministère du Travail met à leur disposition un simulateur de coût d’embauche sur son site qui détaille tous les éléments d’une fiche de paie suivant le type de contrat de travail, le temps travaillé et la localisation de l’entreprise.

Les éléments de salaires complémentaires à considérer

Outre le salaire, l’embauche d’un employé au smic - comme l'embauche de tout salarié - implique aussi des coûts indirects pour l’entreprise.

Son recrutement d’abord, qui représente un coût ponctuel mais qu’un employeur doit considérer. La formation du salarié ensuite, ainsi que l’équipement nécessaire pour qu’il puisse effectuer ses tâches au sein de l’entreprise. La fin du contrat doit être également considérée car elle engendre une charge financière pour l’entreprise, qu’il s’agisse d’un départ à la retraite, d’un licenciement ou du terme normal du contrat de travail.

L’entreprise doit aussi considérer dans ses coûts les indemnités de congés payés, le remboursement des frais de transport en commun à hauteur de 50 %, ainsi que les éventuels tickets restaurants ou primes.

Publié le 11/02/19

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