Retour en entreprise après un burn-out : 5 conseils !
Le burn-out est défini comme un état de fatigue intense et de grande détresse causé par le stress au travail. 2,5 millions de salariés sont en état d'épuisement professionnel selon une étude menée récemment en France.
Un burn-out entraine généralement un arrêt de travail qui peut être plus ou moins long. Le retour dans l'entreprise d'un salarié qui a connu un burn-out peut s'avérer difficile car c'est bien ses conditions de travail qui l'ont placé dans cette situation de fragilité mentale, mais aussi physique souvent. C'est pourquoi un employeur doit mettre en place des dispositifs d'accompagnement au moment de sa réintégration. Nos 5 conseils pour un retour en entreprise réussi après un burn-out.
1 - Apprendre à connaitre le burn-out
Le retour en entreprise d'un collaborateur après un burn-out ne s'improvise pas et demande de la part de l'employeur d'abord, pour gérer au mieux ce retour, de bien connaitre et de comprendre ce syndrome lié aux conditions de travail et qui mène un salarié à l'épuisement professionnel au point, le plus souvent, d'être en arrêt de maladie.
Le burn-out est en effet la conséquence d'un stress chronique dans le cadre du travail qui touche en particulier les personnes qui connaissent en particulier des conditions de travail frustrantes et une surcharge de travail qui les poussent à toujours se donner plus au travail pour essayer de trouver un sens aux tâches qui leur sont demandées.
Le burn-out se manifeste par des troubles physiques (fatigue, migraines, mal de dos, etc.) qui sont aussi accompagnés d'un malaise psychique (anxiété, perte de confiance en soi, difficultés de concentration, démotivation, irritabilité, isolement, etc.).
Si les conditions de travail d'un salarié qui montre des signes d'un burn-out ne s'améliorent pas, d'autres troubles du type sentiment d'échec, détachement extrême vis-à-vis du travail, voire dépression et d'autres problèmes de santé peuvent également apparaitre. C'est pourquoi un burn-out donne lieu le plus souvent à un arrêt de travail et donc à un éloignement du lieu de travail plus ou moins long.
Connaitre et comprendre ces signes est un préalable pour les chefs d'entreprise qui ont pour objectif de préparer au mieux le retour en entreprise d'un salarié après un burn-out.
Un employeur peut être aidé dans ce sens, par exemple par un professionnel externe (psychologue, coach, etc.) pour lui apprendre à adopter la meilleure posture possible quand son salarié revient en entreprise et comprendre le burn-out.
2 - Prévoir un entretien individuel avec le salarié
Lorsqu'un collaborateur qui a connu un burn-out revient dans l'entreprise, parfois après un long arrêt maladie, il est conseillé dans un premier temps de lui consacrer du temps notamment en lui proposant un entretien individuel dès son retour ou, mieux, en amont de sa reprise.
Cet entretien permet de mieux comprendre ses difficultés pour préparer son retour en entreprise et éventuellement adapter son poste pour éviter une rechute de son épuisement professionnel.
Ce dialogue avec ce collaborateur peut aussi être l'occasion d'évoquer avec lui ses aspirations, son éventuel souhait de formation pour pouvoir intégrer un poste différent dans l'entreprise notamment.
3 - Accompagner le salarié après un burn-out
Revenir dans son entreprise n'est pas une chose facile pour un salarié qui a connu un burn-out, qui a donc souffert en raison de ses conditions de travail.
Afin que sa réintégration se déroule au mieux, il est nécessaire pour un employeur d'être attentif car ce salarié reste fragile. Il a en effet besoin d'un encadrement spécifique, d'être accompagné, d'être soutenu par ses responsables pour être mis en confiance.
Mettre en place un management bienveillant doit alors être une priorité pour un chef d'entreprise. L'une des solutions possibles peut être, par exemple, de nommer un tuteur au sein de l'entreprise dont la mission est d’être à l'écoute du salarié de retour en entreprise après un burn-out, mais aussi de savoir détecter les signes d'une éventuelle rechute.
Un employeur peut également prévoir de proposer à son collaborateur d'être accompagné par un professionnel extérieur expert dans la gestion de ce syndrome d'épuisement professionnel pour lui permettre d'être le mieux encadré possible et réussir sa réintégration dans l'entreprise.
Le service de prévention et de santé au travail (SPST) dont dépend l'entreprise a aussi son rôle à jouer au moment du retour en entreprise d'un salarié après un burn-out. Ces médecins ou autres professionnels de santé constituent en effet de bons interlocuteurs pour ce collaborateur et pour l'aider à réintégrer son emploi dans de bonnes conditions, éviter les rechutes de burn-out en détectant les premiers symptômes d'un nouvel épuisement professionnel.
La médecine du travail est aussi là pour analyser les conditions de travail du poste d'un salarié de retour dans son entreprise après un burn-out et éventuellement proposer à l'employeur son aménagement. Un constat qui peut être mené notamment à l'occasion d'une visite médicale de préreprise si le salarié a été en arrêt de travail pendant plus de 30 jours.
4- Organiser un retour progressif dans l'entreprise
Le burn-out étant étroitement lié à un surmenage au travail, un employeur a tout intérêt à organiser un retour progressif en entreprise d'un salarié qui a dû être en arrêt de travail pour cette raison. Une solution qui peut permettre à ce collaborateur de retrouver son poste mais sans risque qu'il ne s'épuise trop au travail à nouveau.
Ce retour progressif en entreprise se matérialise notamment par l'aménagement du temps de travail du salarié. En fonction des possibilités de l'entreprise, il peut s'agir d'une reprise à temps partiel, de proposer des horaires flexibles, des heures de télétravail, etc.
Selon les cas, un salarié de retour en entreprise après un burn-out peut aussi se voir proposer un mi-temps thérapeutique, c'est-à-dire reprendre son travail à temps partiel pour raison de santé.
Le travail à temps partiel thérapeutique est un dispositif créé spécifiquement pour faciliter le retour au travail d’une personne après un arrêt maladie qui est proposé par son médecin traitant en accord avec la médecine du travail et son employeur.
Un retour progressif au travail d'un salarié après un burn-out, c'est aussi impérativement revoir ses conditions de travail qui l'ont amené à cet épuisement professionnel. Un chef d'entreprise dans cette situation doit ainsi faire en sorte, en accord avec son collaborateur concerné, de négocier sa charge de travail, la revoir à la baisse le plus souvent, peut être aussi organiser un meilleur partage des tâches au sein d'une équipe, limiter ses responsabilités pour éviter qu'il porte trop de missions ou d'obligations sur ses épaules.
Bref, l'adaptation du poste d'un salarié de retour en entreprise après un burn-out s'avère en général nécessaire pour lui éviter une rechute.
5 - Repérer les facteurs de risque de burn-out dans l'entreprise
Un employeur dont un salarié revient après un arrêt de travail pour burn-out doit tout faire pour repérer dans l'entreprise les facteurs de risque qui ont conduit son collaborateur à cet épuisement professionnel.
Une bonne politique de prévention du stress lié au travail est en effet le meilleur moyen d'abord pour que d'autres salariés ne soient pas un jour dans cette situation, mais aussi pour organiser au mieux le retour en entreprise d'un collaborateur après un burn-out.
Ce type de prévention doit être mis en place par le chef d'entreprise en partenariat avec les services de santé au travail qui disposent en particulier d'outils et de méthodes de diagnostic qui permettent d'identifier les salariés exposés au stress au travail et les principaux facteurs au sein de l'entreprise en lien avec les conditions de travail et leur organisation qui peuvent avoir des conséquences sur la santé mentale des salariés. Des diagnostics qui permettent de construire des plans d'action efficaces pour lutter contre le burn-out.
Une démarche même indispensable puisqu'un employeur se doit d'assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale de ses salariés au travail.
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