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Devenir maraîcher Bio : procédure, réglementation, étapes pour réussir

Devenir maraîcher Bio : procédure, réglementation, étapes pour réussir

Parmi les métiers qui séduisent les candidats en reconversion professionnelle, le maraichage bio figure parmi les plus attractifs. C’est un métier exigeant, mais également passionnant et pour les passionnés prêts à investir leur temps et leur argent. En effet, si les aides à l’installation sont nombreuses et l’accompagnement important, il faut être pleinement conscient de l’engagement que cette belle activité nécessite. Procédure à suivre, réglementation à respecter, étapes clés… découvrons tous ces points dans ce dossier !

Devenir maraicher bio : comment préparer son projet ?

Le métier de maraicher bio est un métier de passion qui associe l’amour de la terre au respect des consommateurs et la recherche de la production de produits de qualité. Il faut être capable de s’y investir pleinement, car ce métier exige beaucoup de temps, une bonne condition physique et bien d’autres compétences et qualités.

En effet, être maraicher bio ne se limite pas à la capacité de cultiver des légumes et des fruits, mais à bien d’autres aptitudes. Il est nécessaire d’être doté de compétences techniques, pour être en mesure de produire des légumes et des fruits de qualité, dans les quantités nécessaires, mais également des compétences organisationnelles pour que toutes les productions soient parfaitement planifiées. Pour vendre ses produits, il faut être doté de compétences commerciales et pour gérer son personnel, le cas échéant, il faut avoir des aptitudes managériales.

Pour se lancer dans cette belle activité exigeante en matière de procédures et de réglementations, il est possible de se faire accompagner par la chambre d’agriculture ou encore la SAFER (société d’aménagement foncier et d’établissement rural) locales. Néanmoins, voici les points à prendre en compte pour bien préparer votre projet.

Les diplômes et les formations recommandés pour devenir maraicher bio

Il n’est pas obligatoire de détenir un diplôme pour devenir maraicher bio, mais il est toutefois conseillé d’en obtenir un pour pouvoir prétendre aux aides financières à l’installation. Maitriser les bases de l’agronomie est, dans tous les cas, fortement recommandé pour mener à bien son projet.

Les diplômes et formations qui permettent de devenir maraicher sont les suivants :

  • le CAPA (Certificat d’aptitude professionnelle agricole) et le BPA (Brevet professionnel agricole) ;
  • le Bac professionnel Productions horticoles, florales et légumières ;
  • le BPREA (Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole) ;
  • le BTSA (Brevet de technicien supérieur agricole).

Pour se spécialiser dans le maraichage bio et en maitriser les techniques, deux solutions sont possibles :

  • les formations en agriculture biologique du réseau FormaBio ;
  • le certificat de spécialisation en agriculture biologique.

Il faut savoir que pour obtenir l’autorisation d’exploiter des terres et bénéficier des aides à l’installation, il faut au préalable avoir la capacité professionnelle agricole. Or, pour détenir celle-ci, il faut obtenir un diplôme de niveau IV au moins, c’est-à-dire un diplôme de type Bac professionnel, BPREA ou BTSA. Il est également nécessaire d’avoir établi un Plan de professionnalisation personnalisé (PPP).

S’installer pour exercer son activité

Pour mener à bien son projet et devenir maraicher bio, il est indispensable de s’installer sur un terrain ou de reprendre une exploitation maraichère ou agricole. Pour exercer en tant que maraicher bio, il faut impérativement que les terres soient certifiées bio.

En conséquence, si les terres acquises pour la pratique de l’activité sont déjà certifiées bio, il est possible de s’installer et de vendre aussitôt sa production sous la certification bio. Si ce n’est pas le cas, il faut entreprendre une conversion en bio, une opération qui nécessite deux à trois ans.

Il faut savoir que trouver des terres exploitables n’est pas une mince affaire, surtout pour les porteurs de projets qui ne sont pas issus d’une famille de maraichers ou d’agriculteurs. L’appui des SAFER est toutefois utile pour se constituer un réseau et augmenter les possibilités de trouver un espace adapté ou une exploitation à reprendre.

Armez-vous de patience et n’hésitez pas à prendre contact avec les organismes compétents, mais aussi avec les professionnels du maraichage et de l’agriculture locaux.

Quelles sont les solutions de financement possibles pour devenir maraicher bio ?

Devenir maraicher bio est un métier qui demande du temps, mais également beaucoup d’argent. En effet, pour reprendre une exploitation ou pour acquérir des terres et du matériel adapté, il faut être en mesure d’investir de grandes sommes tout en étant apte à supporter un retour sur investissement sur le long terme et généralement lent.

Il existe des aides à l’installation, mais il est également possible de souscrire un prêt bancaire pour donner vie à son projet. Le prêt bancaire est intéressant, mais il nécessite un retour rapide sur investissement pour permettre le remboursement des mensualités. Or, le maraicher bio peut être contraint d’attendre longtemps avant d’être en mesure de disposer d’un revenu décent.

Les aides à l’installation sont accessibles aux porteurs de projet qui disposent d’un diplôme de niveau IV au moins, comme nous l’avons vu précédemment, et qui ont validé un plan de professionnalisation personnalisé. Ces aides sont les suivantes :

  • la Dotation jeune agriculteur, pour les candidats de 18 à 40 ans concernés par une première installation sur une activité agricole, à raison de deux versements (60 % à l’installation et 40 % en année N+2) ;
  • la Dotation nouvel agriculteur, pour les candidats de 40 à 50 ans concernés par une première installation sur une activité agricole à titre principal, à raison de deux versements (60 % à l’installation et 40 % en année N+2) ;
  • l’abattement sur les bénéfices agricoles :
  • les réductions de taxe foncière ;
  • les exonérations de cotisations sociales ;
  • les aides proposées par certaines régions pour encourager les porteurs de projets ;
  • l’aide de conversion à l’agriculture biologique et le crédit d’impôt bio sont accessibles aux maraichers qui s’installent sur des terres conventionnelles pour les convertir en bio.

Quelles sont les étapes à suivre pour devenir maraicher bio ?

Voici les étapes et les procédures à suivre pour donner vie à son projet et devenir maraicher bio.

Déclarer et immatriculer son entreprise

Avant toute chose, il est indispensable de choisir le statut juridique sous lequel le futur maraicher bio peut exercer son activité. Il est possible d’exercer en nom propre (personne civile) ou en société (personne morale). Ainsi, si l’entreprise individuelle est possible, l’exercice en société est le plus fréquent, ce qui laisse le choix entre les sociétés commerciales telles que les SAS (société par actions simplifiée) ou les SARL (société à responsabilité limitée), ou encore les GAEC (groupement agricole d’exploitation en commun), les EARL (exploitation agricole à responsabilité limitée) ou les SCEA (société civile d’exploitation agricole).

Il est également nécessaire de s’affilier au régime de protection sociale agricole, qui regroupe les salariés et les non-salariés de l’agriculture au sein de la MSA (mutualité sociale agricole), une institution mutualiste commune dirigée par la CCMSA (Caisse centrale de la mutualité sociale agricole).

Le porteur de projet doit par la suite demander une attribution de droits à produire et à paiement auprès de la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) et déposer sa demande d’autorisation à l’exploitation des terres.

Enfin, il faut savoir que le métier de maraicher bio exige un certain niveau de protection en matière d’assurances professionnelles. Le maraicher bio doit en effet souscrire un contrat de responsabilité civile professionnelle, une complémentaire santé, une assurance de protection des bâtiments professionnels, des véhicules professionnels et du matériel professionnel. En outre, il lui faut se protéger des risques inhérents à son activité, tels que les aléas climatiques, les tempêtes, les incendies, etc.

Respecter les règles en vigueur pour la production maraichère bio

La vente de fruits et de légumes bio est très encadrée, notamment par des lois européennes strictes, mais susceptibles d’évoluer régulièrement, d’où l’importance d’une veille régulière en la matière.

Pour connaitre les règles en vigueur, il est recommandé de consulter le site internet de la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB).

Vendre ses produits dans le respect de la loi

Pour vendre ses produits, le maraicher bio peut opter pour une vente en direct, à la ferme, pour une vente sur les bords de route ou les marchés, ou encore pour une vente à des grossistes, à des enseignes bio ou encore à des restaurateurs.

Dans la mesure où la vente en circuit court ne nécessite pas d’intermédiaire, l’opération est plus rémunératrice pour le maraicher bio. En revanche, elle exige un certain temps pour être menée à bien, ce qui réduit le temps à consacrer à la production des légumes et des fruits.

En outre, les produits en vente directe doivent être étiquetés et les informations sur les prix doivent être claires et lisibles.

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