Fausse déclaration de TVA : que risque l'entreprise et le chef d'entreprise ?

La TVA est un impôt. Les entreprises soumises à cet impôt doivent obligatoirement déclarer et reverser à l’État la TVA qu’elles collectent par le biais de la vente de leurs produits ou services. Contrevenir à cet impôt ou procéder à une fausse déclaration de TVA expose une entreprise à des pénalités financières importantes, tout comme son dirigeant qui engage sa responsabilité financière, mais aussi pénale.
L’obligation de déclarer la TVA pour une entreprise
Qu’elle vende des produits ou des services, en France, une entreprise est soumise à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), sauf exceptions. Cet impôt indirect est d’abord facturé au client par l’entreprise car il est inclut dans le prix de vente.
La TVA est calculée par rapport au prix hors taxe d’un produit ou d’un service auquel est appliqué un taux de TVA variable. Dans la plupart des secteurs économiques, le taux de TVA est de 20 % en France métropolitaine et de 8,5 % en Guadeloupe, Martinique et à La Réunion. Mais d’autres taux sont appliqués dans certains domaines : un taux de TVA de 10 % dans les transports de voyageurs, l’hébergement, la location meublée, les travaux de rénovation et d’entretien des logements, la restauration, les médicaments non remboursables, les droits d’entrée des cinémas, musées, zoos, sites culturels, etc. ; de 5,5 % pour les produits alimentaires, logements sociaux neufs, équipements et services pour les handicapés, abonnements au gaz et à l'électricité, fourniture de chaleur produite à partir d’énergies renouvelables, livres ou encore aux spectacles vivants ; de 2,1 % pour la redevance télévision, les premières de spectacles théâtraux nouvellement créés ou aux œuvres classiques faisant l'objet d'une nouvelle mise en scène, certains spectacles de cirque aux créations originales, etc.
L’entreprise qui a donc perçu la TVA par le biais de la vente de ses produits ou services doit ensuite la reverser aux services des impôts. Ainsi, une entreprise doit effectuer une déclaration dont la forme diffère selon le montant de la TVA collectée.
Les entreprises qui déclarent moins de 15 000 euros de TVA par an et dont le chiffre d’affaires hors taxe est compris entre 85 800 euros et 818 000 euros (pour les entreprises qui vendent des marchandises, objets, fournitures et denrées à emporter ou à consommer sur place ou fournissent des logements) et entre 34 400 euros et 247 000 euros (pour les prestations de services) sont soumises au « régime du réel simplifié ». Ce régime permet à ces entreprises d’utiliser une déclaration de TVA simplifiée qu’elles doivent télédéclarer tous les ans à l’aide d’un formulaire disponible sur le site Internet des impôts et qui permet aux services fiscaux de récapituler l'ensemble des opérations imposables à la TVA de l'année précédente et de calculer le montant de TVA dû par l’entreprise qui devra la rembourser à l’État sous forme d’acomptes trimestriels.
Les entreprises qui déclarent plus de 15 000 euros de TVA par an et dont le chiffre d’affaires est supérieur à 238 000 euros pour les prestations de services et à 789 000 euros pour les activités de commerce et de fourniture de logement sont, elles, soumises au « régime du réel normal ». Ces entreprises doivent déclarer chaque mois aux services fiscaux la TVA exigible du mois précédent.
Les risques encourus par une entreprise en cas de fausse déclaration de TVA
La déclaration de la TVA qu’une entreprise collecte par l’intermédiaire de la vente de ses produits ou services est obligatoire. Elle permet aux services fiscaux de calculer les montants de cet impôt indirect que les entreprises doivent reverser à l’État.
Ne pas déclarer sa TVA ou faire une fausse déclaration expose une entreprise à des sanctions en cas de contrôle fiscal, procédure qui permet aux services fiscaux de vérifier si les déclarations de TVA, mais aussi d’autres impôts, correspondent bien à la réalité de la vie de l’entreprise.
Une fausse déclaration de TVA, assimilée par les services fiscaux à un cas grave de mauvaise foi ou, plus grave, à une fraude, peut ainsi entraîner des pénalités financières très lourdes pour une entreprise. La « mauvaise foi » du contribuable prouvée peut ainsi donner lieu au paiement de pénalités équivalentes à 40 % du montant de l’impôt dû au titre de la TVA faussement déclarée. En cas de fraude avérée, ce montant peut même monter à 80 % de l’impôt non déclaré.
Pour le chef d’entreprise, la fraude fiscale que peut constituer une fausse déclaration de TVA est considérée comme un délit qui peut donner lieu à des sanctions graves : une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 5 ans et une amende de 500 000 euros. Le dirigeant d’une entreprise voit en effet sa responsabilité pénale personnelle engagée et il peut aussi être considéré responsable financièrement et devoir payer sur ses propres deniers les pénalités dues par son entreprise, ainsi que toutes les dettes non payées à l’État.
En plus de ces peines très lourdes pour un chef d’entreprise, une fausse déclaration de TVA peut également entraîner ce que l’on appelle des peines accessoires telles que la privation de ses droits civiques et civiles, la suspension de son permis de conduire, ou encore l’interdiction de diriger une entreprise.
Dossiers similaires
-
6 règles d'or qu'un service client ne devrait jamais oublier ! Pour une entreprise, un service client est un pan très important de son activité, et en particulier de sa communication. C'est en effet ce service qui est chargé des contacts et du suivi de ses...
-
Comment gérer les conflits entre associés dans une tpe / pme ? S’associer pour créer une entreprise est souvent une solution adoptée lorsque plusieurs personnes ont un projet (commercial ou de prestations de service) commun. Mais une telle association...
-
Réduction générale des cotisations patronales : objectifs, fonctionnement Tous les employeurs doivent payer des cotisations et des contributions sociales dont le calcul est basé sur les salaires qu'ils versent à leurs collaborateurs. Ces cotisations sont destinées au...
-
Comment estimer la valeur réelle d'une entreprise ? À l'occasion de la cession ou de la reprise d'une entreprise en particulier, connaitre sa valeur réelle est une question que tout entrepreneur se pose forcément. Cet indicateur, qui ne doit pas...
-
Prévisionnel financier : comment le construire de façon crédible ? Le prévisionnel financier fait partie intégrante du business plan nécessaire à la création d’entreprise. Souvent boudé par les entrepreneurs en raison de son apparente complexité, il est...
-
Qu'est-ce qu'une filiale ? Avantages et inconvénients Une filiale est une entreprise qui bénéficie d’une autonomie relative, car elle est en partie contrôlée et dirigée par une société-mère. Cette dernière lui impose une stratégie à suivre...
-
Qu'est-ce qu'une TPE ? Définition, que représentent-elles dans l'économie ? Si les critères qui définissent une très petite entreprise (TPE) sont restés les mêmes, la loi de modernisation de l'économie, votée en 2008, a rebaptisé cette catégorie d’entreprise en...
-
Solde Intermédiaire de Gestion (SIG) : définition et utilité. Comment le calculer ? En comptabilité, on parle de Solde Intermédiaire de Gestion (SIG) pour désigner un indicateur crucial pour un entrepreneur car il lui permet de mesurer au plus près les performances économiques...
-
Qu'est-ce qu'un compte courant d’associé ? Quelle utilité ? À un moment de son existence, une entreprise peut avoir des besoins de financement pour renflouer sa trésorerie notamment. Elle peut alors décider d’augmenter son capital, ce qui implique...
-
Les CGV (Conditions Générales de Vente) sont-elles obligatoires ? Comment les rédiger ? Les CGV (Conditions Générales de Vente) ont pour but d’encadrer d’un point de vue juridique les relations entre un fournisseur de produits ou de services et son client. Elles sont le reflet de...
-
Qu'est-ce que le Plafond Mensuel de la Sécurité Sociale (PMSS) ? Utilité et fonctionnement En France, une grande partie des cotisations sociales versées par les salariés et les employeurs qui servent à financer des prestations sont plafonnées, c'est-à-dire que leur montant ne peut pas...
-
Changement de dirigeant d'entreprise : quelles formalités ? Au cours de la vie d’une entreprise, un changement de dirigeant est possible. À la suite d’une démission, d’une fin de mandat, d’un décès ou d’une révocation, il est alors nécessaire...

