Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) : le dossier complet
Le CIR, ou crédit d’impôt recherche, constitue un véritable coup de pouce pour les entreprises exerçant des activités de recherche et de développement. Le CIR a pour ambition de soutenir l’innovation et la compétitivité des entreprises françaises.
Le CIR : pour quelles entreprises ?
Pour bénéficier du CIR, la nature de l’activité de l’entreprise importe peu. En effet, le crédit d’impôt est accordé aussi bien pour l’exercice d’activités industrielles, commerciales, artisanales ou même agricoles.
En revanche, l’entreprise individuelle ou la société demandant le bénéfice du CIR doit être imposée au titre des BIC Bénéfices Industriels ou Commerciaux au régime réel (normal ou simplifié), soit à l’IS Impôt sur les Sociétés, soit à l’IR Impôt sur le Revenu.
Le paiement de l’IS est obligatoire pour que l’entreprise soit éligible au CIR, sauf s’il s’agit :
- D’une entreprise nouvelle
- D’une JEI Jeune Entreprise Innovante
- D’une entreprise reprenant une entreprise en difficulté
- D’une entreprise exerçant en ZFU Zone Franche Urbaine
- D’une entreprise implantée dans une zone de recherche et développement d’un pôle de compétitivité
Enfin, toutes les entreprises éligibles doivent impérativement engager des dépenses dites de recherche fondamentale et de développement expérimental…
Le CIR : pour quelles dépenses ?
Le CIR est accordé uniquement pour certaines dépenses. Ces dernières doivent être retenues et déclarées pour déterminer le résultat imposable de l’entreprise et donc le montant de l’impôt dû.
Les dépenses entrant dans le cadre du CIR doivent correspondre à des opérations de recherche engagées au sein de l’EEE Espace Économique Européen. Sont éligibles au CIR les dépenses suivantes :
- Dotations aux amortissements des biens et bâtiments affectées à la recherche
- Dépenses de personnel concernant les chercheurs et techniciens de recherche (le salaire des jeunes docteurs est pris en compte pour le double de son montant pendant 2 ans après leur embauche en CDI)
- Rémunérations supplémentaires des salariés auteurs d'une invention
- Dépenses de fonctionnement, fixées forfaitairement à 75 % des dotations aux amortissements et 43 % des dépenses de personnel (200 % pour les dépenses concernant les jeunes docteurs)
- Dépenses de recherche confiées à des organismes agréés par le ministère de la recherche (limitées à 3 fois le montant total des autres dépenses de recherche ouvrant droit au crédit d'impôt)
- Frais de brevets
- Dépenses de normalisation des produits de l'entreprise (pour 50 % du montant)
- Dépenses de veille technologique (dans la limite de 60 0000 euros par an maximum)
- Dépenses de nouvelles collections dans le secteur textile-habillement-cuir (jusqu’au 31 décembre 2022 seulement)
Pour les PME au sens du droit communautaire, il est également possible de bénéficier du CCI Crédit d’Impôt Innovation, si leurs dépenses d’innovation concernent des opérations de conception de prototypes ou d’installations de pilotes pour de nouveaux produits. Le CII est maintenu jusqu’au 31 décembre 2022.
Le CIR : quel montant de crédit d’impôt attendre ?
Le montant du CIR accordé est déterminé par année civile, en dehors de toute considération relative à la date de clôture d’exercice de l’entreprise. Ce montant dépend de plusieurs paramètres, à savoir :
- Le taux de crédit impôt relatif au lieu du siège social de l’entreprise (voir ci-dessous)
- Le montant des dépenses engagées (voir ci-dessous)
- Les subventions publiques déjà reçues (à déduire de la base de calcul du CIR)
En France métropolitaine
Le taux de CIR retenu est le suivant :
- Pour les dépenses de recherche inférieures à 100 millions d’euro, le taux accordé est de 30 %
- Pour les dépenses de recherche supérieures à 100 millions d’euros, le taux accordé est de 5 %
- Pour les dépenses de recherche inférieures à 100 millions d’euro, le taux accordé est de 50 %
- Pour les dépenses de recherche supérieures à 100 millions d’euros, le taux accordé est de 5 %
Pour le CII, le taux accordé est de 20 % dans la limite d’un plafond de dépense fixé à 400 000 euros.
Dans les départements d’Outre-mer et Corse
Le taux de CIR retenu est le suivant :
Pour le CII, le taux accordé est de 40 % dans la limite d’un plafond de dépense fixé à 400 000 euros.
Le CIR : comment le demander ?
Le rescrit fiscal
Le CIR est de droit pour les entreprises éligibles. Cependant, les définitions du champ d’intervention du CIR pouvant être sujettes à interprétation, il est conseillé de demander au SIE Service des Impôts des Entreprises un rescrit fiscal. En d’autres termes, expliquez la situation de votre entreprise et interrogez les impôts sur votre droit d’obtenir le CIR.
À condition que la déclaration faite par l’entreprise soit exacte et vérifiable, la réponse des services fiscaux, valant accord pour le CIR, est opposable à l’administration, cela signifie qu’elle vous protège et sécurise les dépenses que l’entreprise engage dans le cadre des opérations de recherches et de développement.
La demande de CIR
La demande du CIR ou du CII nécessite les mêmes formalités et utilise les mêmes formulaires. Elle est étudiée sous 3 mois maximum, délai dont dispose l’administration pour le traitement du dossier.
Il est nécessaire d’envoyer les documents suivants :
- Le formulaire 2069-A-SD (cerfa 11081*21)
- La déclaration de résultat de l’entreprise
- Le formulaire 2069-A-1-SD uniquement si les dépenses dépassent les 100 millions d’euros
- Les justificatifs liés aux dépenses engagées (factures, contrats, feuilles de paie, etc.) uniquement pour les entreprises nouvelles, créées il y a moins de 2 ans
À noter que l’absence du formulaire 2069-A-1-SD peut être sanctionnée d’une amende de 1 500 euros.
Les documents justifiant la demande du CIR doivent être envoyés :
- Au SIE dont dépend l’entreprise
- À la DGRI Direction Générale pour la Recherche et l’Innovation de l’enseignement supérieur et de la recherche
Votre demande de crédit d’impôt recherche et / ou innovation doit être effectuée exclusivement par voie dématérialisée, via la procédure de télédéclaration comptable EDI-TDFC.
Le paiement du CIR
Le crédit d’impôt fonctionne différemment pour les sociétés et particuliers. Ainsi, le CIR et le CII accordés ne donnent pas forcément lieu à remboursement. En effet, le crédit d’impôt est imputé sur l’impôt dû par la société.
Dans le cas où l’impôt à payer est supérieur au montant du crédit d’impôt, le montant du CIR restant et non imputé est reportable sur les 3 années comptables suivantes. Il n’est remboursé qu’à l’issue des 3 ans s’il n’a pas été intégralement utilisé.
Le délai de carence de 3 ans relatif au remboursement du CIR n’est pas applicable pour les entreprises suivantes :
- Nouvelles entreprises pendant 5 ans maximum (l'année de création et les 4 années suivantes)
- Entreprises en procédure collective (conciliation, sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire)
- Jeunes entreprises innovantes
- Entreprises de moins de 250 salariés, réalisant un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros maximum (ou un total de bilan annuel inférieur ou égal à 43 millions d'euros maximum)
Le gouvernement français tient à disposition des entreprises un simulateur pour connaître le montant du CIR auquel l’entreprise est éligible.
Dossiers similaires
- Comment calculer les pénalités de retard de paiement entre entreprises ? Dans la majorité des cas, le délai de paiement d’une facture est fixé à 30 jours après réception du produit ou après l’exécution de la prestation. Néanmoins, selon les conditions...
- Qu'est-ce que la TVA déductible ? La TVA – taxe sur la valeur ajoutée – est un impôt indirect appliqué sur la consommation qui est bien connu de tous. Mais la TVA regroupe en réalité plusieurs notions pour une entreprise....
- Un travailleur indépendant a-t-il droit à la prime d'activité ? La prime d'activité désigne une aide financière qui est destinée à compenser les revenus des personnes qui travaillent mais qui en tirent des ressources modestes. Cette aide est donc versée...
- Qu'est-ce qu'une filiale ? Avantages et inconvénients Une filiale est une entreprise qui bénéficie d’une autonomie relative, car elle est en partie contrôlée et dirigée par une société-mère. Cette dernière lui impose une stratégie à suivre...
- Comment savoir si une entreprise est en difficulté ? Une entreprise est considérée comme en difficulté principalement quand elle n'a plus les ressources financières nécessaires pour honorer ses dettes, si son chiffre d'affaires est en nette...
- Superprofits en entreprise : définition, de quoi parle-t-on ? Depuis quelques mois, le terme de superprofits en entreprise est dans tous les médias. Mais ce terme, qui est avant tout une expression politique, reste flou, même s’il désigne des entreprises...
- Changement de dirigeant d'entreprise : quelles formalités ? Au cours de la vie d’une entreprise, un changement de dirigeant est possible. À la suite d’une démission, d’une fin de mandat, d’un décès ou d’une révocation, il est alors nécessaire...
- Solde Intermédiaire de Gestion (SIG) : définition et utilité. Comment le calculer ? En comptabilité, on parle de Solde Intermédiaire de Gestion (SIG) pour désigner un indicateur crucial pour un entrepreneur car il lui permet de mesurer au plus près les performances économiques...
- 9 outils de gestion indispensables à son entreprise ! Une entreprise peut utiliser tout un panel d’outils pour gérer son activité et sa structure au quotidien. Si ces logiciels et applications peuvent sembler pour certains désuets, ils présentent...
- Régime social des indépendants : 5 points essentiels à connaitre ! Le régime social des indépendants a évolué depuis quelques années. En effet, l’ancien système qu’était le RSI – pour régime social des indépendants – a été remplacé en 2018 par la...
- Le coworking, comment ça fonctionne, quel intérêt, quels avantages ? Le coworking (traduire « travailler ensemble » en français) est un concept né aux États-Unis dans la Silicon Valley en Californie dans les années 1980. Il est apparu ces dernières années en...
- Qu'est-ce qu'une créance ? Quel impact sur la gestion d'entreprise ? Une créance désigne l’argent qu’une entreprise reçoit d’un client en contrepartie de la fourniture d’un service ou de la vente d’un produit. Une politique commerciale efficace et de...