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Je souhaite développer mon entreprise à l'export : par quoi commencer ?

Je souhaite développer mon entreprise à l'export : par quoi commencer ?

Développer son entreprise à l'export est une bonne solution pour élargir ses marchés et espérer augmenter ses bénéfices. Mais ce type de projet ne s'improvise pas. Il faut d'abord être bien sûr des possibilités de développement commercial dans le ou les pays ciblés.

Connaître les règles concernant les transactions commerciales avec l'étranger et la fiscalité, par exemple, qui s'appliquent dans ce cas est aussi un préalable. D'autre part, de nombreuses aides financières qu'il faut connaître sont proposées pour aider les entrepreneurs dans ce cas. C'est pourquoi se faire accompagner pour développer son entreprise à l'export est non seulement crucial, mais gage de réussite.

Commencer par cibler ses marchés à l'export

De la même manière qu'il est nécessaire pour une entreprise dont l'activité se limite à la France de réaliser des études de marché pour cibler ses potentiels clients, développer son entreprise à l'export demande aussi au préalable de définir une stratégie très précise en matière de marchés à viser à l'étranger, tout comme pouvoir estimer le bien-fondé de se tourner vers l'international.

Une mesure des marchés potentiels à conquérir qui n'est pas toujours simple à réaliser à distance. C'est pourquoi, dans un premier temps, il peut être intéressant pour un entrepreneur qui veut se lancer dans l'export de fréquenter les salons internationaux, en lien avec les produits ou les services qu'il souhaite vendre à l'international, qui sont organisés régulièrement en France. Une bonne manière aussi de rencontrer des chefs d'entreprise étrangers, d'échanger sur l'état du marché d'un pays en particulier, et de commencer à prospecter de cette manière.

Pour cibler des marchés en particulier à l'export, Internet peut également être un bon moyen pour trouver des prospects, ou au moins récolter de nombreuses informations économiques et financières concernant les pays visés.

Comme le conseil aussi Bpifrance, la banque des entrepreneurs, un chef d'entreprise qui a pour objectif de développer son entreprise à l'export a tout intérêt pour la réussite de son projet de recourir aux services d'un agent commercial déjà implanté dans le pays ciblé. Ce professionnel connait bien le marché de ce dernier et est forcément un bon atout pour commencer à faire connaitre les produits ou les services de son client auprès des entrepreneurs du pays choisi et trouver ainsi des prospects.

Il existe aussi des organismes dont les missions sont de favoriser les transactions et la recherche de clients à l'export des entreprises qui souhaitent se développer à l'international. Il s'agit des Groupements européens d'intérêt économique (GEIE) auprès desquels une entreprise peu adhérer et qui "permet à plusieurs entreprises de nationalités différentes de faciliter ou développer leur activité économique en développant des actions communes tout en conservant leur autonomie juridique et économique", comme l'indique Bpifrance.

L'État a également mis en place un service appelé Business France dont l'une des missions est notamment d'aider au développement international les entreprises françaises et d'accompagner ces dernières dans leur projet de développement à l'export. Business France fournit de nombreuses informations précieuses aux entrepreneurs tentés par l'export, mais aussi des conseils sur les étapes à respecter pour garantir le succès de leurs projets.

Se renseigner sur les réglementations applicables à l'export

Les transactions commerciales internationales répondent à des règles et à des procédures spécifiques à connaître avant de se lancer dans un projet de développement à l'export. De la taxation de ses produits ou services exportés aux procédures de facturation en vigueur, par exemple, pas question de se lancer à la conquête de marchés étrangers sans s'informer au préalable de ces règles incontournables.

S'inscrire auprès des douanes pour exporter

Qui dit développer son activité à l'export, dit forcément passer par les douanes. Une entreprise qui souhaite se développer à l'international et exporter ses marchandises hors de l'Union européenne doit en effet obligatoirement s'inscrire auprès de la douane française pour obtenir un numéro d'identifiant communautaire unique appelé "Economic Operator Registration and Identification (EORI)".

Ce EORI permet à une entreprise qui se lance dans l'export d'être connue par toutes les administrations douanières et l'autorise à effectuer toutes les démarches nécessaires à la sortie de ses marchandises vers un ou des pays étrangers telles que la déclaration de ses marchandises à la douane, la procédure de transit des marchandises, les formalités de sûreté-sécurité obligatoires à l'exportation, ou encore la certification de sortie de marchandises du territoire français dans le but d'obtenir un droit d'exonération de la TVA à l'exportation.

Pour se procurer ce EORI, une entreprise doit en faire la demande sur une plateforme dédiée (SOPRANO EORI) disponible sur le portail de la Direction générale des douanes et des droits indirects.

S'informer sur les règles d'imposition

Quand on développe son entreprise à l'export, il faut également bien se renseigner sur les règles en vigueur en matière de taxation. Néanmoins, il faut savoir qu'une entreprise qui exporte ses marchandises hors de l'Union européenne est exonérée de la TVA en vertu de l’article 262 du Code général des impôts.

Mais, pour bénéficier de cet avantage fiscal, l'entreprise doit être en mesure de prouver que ses biens sont réellement sortis du territoire européen. Elle doit donc respecter une procédure qui consiste à présenter obligatoirement des documents (format papier ou électronique) comme la certification électronique validée de la déclaration en douane d’exportation ou l'un des éléments listés dans l'article 74 de l’annexe III au Code général des impôts (documents de transport, déclaration du transporteur, déclaration en douane, etc.).

Avant de se lancer dans le développement de son entreprise à l'international, il est nécessaire aussi au préalable de se renseigner sur les taux de taxation en vigueur dans l'Union européenne et les autres pays, qui dépendent en général de la nature des échanges commerciaux (biens ou services), et des démarches à effectuer pour respecter ces règles d'imposition.

De la même manière, il est tout aussi nécessaire de s'informer sur les procédures de facturation, les assurances nécessaires pour pouvoir exporter, etc.

Rechercher les aides possibles pour développer son entreprise à l'international

Afin de favoriser le développement du tissu économique français, et en particulier pousser les entreprises à se lancer sur les marchés internationaux, les pouvoirs publics mettent en place différents types d'aides pour aider les entrepreneurs désireux de se lancer à l'export. C'est pourquoi il est important, avant de mettre en place concrètement son projet de développement à l'international, de s'informer sur les aides possibles, toujours bienvenues. Voici quelques-unes de ces aides disponibles.

Des aides pour prospecter à l'étranger

Développer son entreprise à l'export exige, comme nous l'avons vu précédemment, de bien mesurer au préalable les possibilités de marchés dans le ou les pays ciblés.

Afin d'aider les entrepreneurs à réaliser une étude de marché à l'étranger, la Direction générale du Trésor, une administration rattachée au ministère de l'Économie, accorde aux entreprises qui souhaitent se développer à l'international, en particulier en priorité aux PME, une subvention, ou une aide remboursable selon les cas, par le biais du Fonds d'études et d'aide au secteur privé (FASEP), versée directement aux entreprises et dont le montant est compris entre 100 000 et 800 000 euros.

Le projet d'export doit concerner un secteur dit "pilote" dans le pays choisi (130 pays sont aujourd'hui éligibles à cette subvention), c'est-à-dire qui apporte une plus-value à son économie ou qui propose des technologies innovantes en matière de développement durable, mais aussi qui bénéficie à une entité publique du pays.

Dans le même esprit, Bpifrance met à disposition des entrepreneurs désireux de se développer à l'export une "Assurance Prospection", soit une aide destinée à couvrir une partie des frais engagés pour prospecter à l'étranger avant de lancer son projet tels que des dépenses de déplacement et de séjour à l'étranger, de marketing, des études de marché, de la publicité, de la communication, des participations à des salons, etc.

L'Assurance Prospection prend la forme d'une avance financière avec un versement de 50 % à sa signature et dont 30 % minimum sont remboursés en une fois au bout de 3 ou 4 ans. Le reste du remboursement se base sur le chiffre d'affaires réalisé dans le pays ciblé. Ce solde peut aussi être pris en charge par l’État si le projet d'export de l'entreprise échoue au final.

Un prêt croissance international

Un entrepreneur qui a pour objectif de développer son activité à l'export peut aussi se tourner vers Bpifrance pour obtenir une aide financière pour son projet.

Bpifrance propose en effet un "prêt croissance international" aux PME et aux entreprises de taille intermédiaire qui existent depuis plus de 3 ans et qui justifient d'une bonne santé financière. Ce prêt, d'un montant minimum de 30 000 euros, est accordé à taux fixe pour une durée de 7 ans, et est remboursable à partir de la 3e année. Il permet de financer des opérations liées au développement à l'export telles que des investissements immatériels ou corporels, des opérations de croissance, ou participe à l'augmentation du besoin en fonds de roulement de l'entreprise concernée.

Un prêt du Trésor

La Direction générale du Trésor propose également un prêt pour aider financièrement les entrepreneurs français qui ont pour projet d'installer une infrastructure ou un service dans un pays étranger.

Concrètement, ce prêt du Trésor est conclu entre l'État français et celui du pays étranger où une entreprise souhaite développer son activité sous la forme d'un accord gouvernemental. Cette aide financière est ensuite versée à l'entreprise par l'État français et est au final remboursée par le pays où elle développe son activité.

Des financements de l'Agence française de développement

Les entrepreneurs désireux de se développer à l'export et dont l'activité est en rapport avec la promotion du développement durable en matière économique, sociale et environnementale ont la possibilité de bénéficier de financements de l'Agence française de développement, et plus précisément de sa filiale Proparco. Il peut s'agir de prêts à long terme, d'obligations vertes, de financements en monnaie locale, etc.

Ces financements concernent ainsi les entreprises dont "l’activité participe à la création d’emplois et de revenus décents, à la fourniture de biens et de services essentiels, ainsi qu’à la lutte contre le changement climatique", comme l'indique Proparco, et ce en Afrique, en Asie, en Amérique latine ou au Moyen-Orient.

Se faire accompagner pour lancer son entreprise à l'export

Se lancer seul dans le développement de son entreprise à l'export peut se révéler périlleux. Se faire accompagner est un gage de réussite mais aussi la meilleure manière de mener à bien son projet.

En France, il existe de nombreux organismes qui ont pour mission de faciliter le développement des entreprises à l'international.

C'est le cas, par exemple, de la plateforme Business France, de Bpifrance, de la Direction générale des douanes et des droits indirects, cités précédemment. Le réseau des Chambres de commerce et d'industrie (CCI) représente également une aide non négligeable pour les entrepreneurs tentés par l'export.

Pour faciliter les démarches des entrepreneurs, la plupart des solutions et des mesures d'accompagnement proposées sont regroupées notamment sur une plateforme dédiée, "Team France Export", dont le slogan est parlant "Vous faire gagner à l'international".

Il s'agit d'abord d'un outil digital qui permet aux entreprises désireuses de se développer à l'international d'identifier leurs besoins, de s'informer sur les règles et démarches importantes à ne pas négliger, d'identifier les marchés potentiels puis ensuite d'être concrètement accompagnées par des experts de l'export au niveau local, eux-mêmes en contact avec des spécialistes du développement à l'international basés dans 65 pays étrangers.

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