Peut-on mettre en sommeil sa micro-entreprise ? Quelles précautions ?
Tout micro-entrepreneur peut souhaiter faire une pause dans son activité. Ceci lui est permis et consiste en une mise en sommeil de son entreprise. Ainsi, le professionnel doit déclarer une cessation temporaire d’activité qui lui permet de mener à bien d’autres projets pendant une période donnée avant de reprendre son activité en tant que micro-entrepreneur. En quoi consiste cette mise en sommeil ? Comment la mettre en place ? Quelles en sont les conséquences ? Quelles solutions envisager à l’échéance ? Faisons le point.
En quoi consiste la mise en sommeil d’une micro-entreprise ?
Mettre une micro-entreprise en sommeil consiste en une cessation temporaire de son activité, sans qu’elle soit radiée pour autant. Il faut savoir que si le terme de mise en sommeil est utilisé, il concerne essentiellement les sociétés rattachées à une personne morale. Pour les entreprises individuelles rattachées à une personne physique, on parle de cessation temporaire d’activité du point de vue de la loi. Néanmoins, il s’agit bel et bien de la même chose, c’est-à-dire d’une suspension temporaire et volontaire de l’activité sans radiation.
La mise en sommeil permet à l’auto-entreprise de conserver son immatriculation, mais il est à noter que cette cessation d’activité ne peut être accordée à une micro-entreprise que pour une durée d’une année et qu’elle est renouvelable une fois.
Comment mettre une micro-entreprise en sommeil ?
Le représentant légal de la micro-entreprise, c’est-à-dire le micro-entrepreneur, est celui qui doit décider de la mise en sommeil de son activité. La démarche est simple à effectuer puisqu’il lui suffit d’adresser sa demande au Centre de formalité en charge de son dossier.
Une fois sa demande traitée, la micro-entreprise fera l’objet d’une inscription modificative au Registre du commerce et des sociétés (RCS) en cas d’activité commerciale ou au Répertoire des métiers (RM) en cas d’activité artisanale. Cette modification sera facturée 100 euros pour le RCS et 60 euros pour le RM.
En outre, le micro-entrepreneur doit transmettre le formulaire CERFA n°P2-P4 (déclaration de modification ou de cessation d’activité) à l’URSSAF. Pour les activités libérales, cette seule démarche est suffisante pour mettre la micro-entreprise en sommeil.
Quelles sont les conséquences d’une cessation temporaire d’activité ? Quelles précautions prendre ?
Le fait de mettre une micro-entreprise en sommeil entraîne des conséquences pour l’auto-entrepreneur.
Les conséquences fiscales
La mise en sommeil de la micro-entreprise suspend temporairement les déclarations et l’éventuel versement de la TVA lorsqu’elle est due. En revanche, le professionnel se doit de déclarer ses revenus au Service des impôts des entreprises en raison de l’impôt sur les bénéfices. Cette déclaration doit être réalisée en fonction de la durée de la mise en sommeil et de la période de clôture des comptes. Rappelons que cette démarche est obligatoire, y compris lorsque le chiffre d’affaires est nul.
Enfin, même si la micro-entreprise est en sommeil, l’auto-entrepreneur doit s’acquitter du versement de la cotisation foncière des entreprises (CFE) pour les 12 mois suivant sa déclaration de cessation temporaire.
Les conséquences sociales
La cessation d’activité n’est que temporaire et la micro-entreprise poursuit son fonctionnement au niveau social, ce qui fait que le micro-entrepreneur reste affilié à son régime social de rattachement.
Si le micro-entrepreneur relève du régime des travailleurs non salariés (TNS), il lui faudra s’acquitter de ses cotisations sociales. S’il relève du régime général, il n’aura pas à en verser en l’absence de chiffre d’affaires.
La possible résiliation du bail commercial
Si le micro-entrepreneur exerce son activité dans un local commercial, il peut normalement le conserver le temps de la cessation temporaire d’activité. Néanmoins, ce point est à vérifier dans le bail commercial, car il peut y figurer une clause relative à l’exploitation du fonds de commerce à des fins individuelles conduisant à une fin anticipée de location. Dans ce cas, et malgré la cessation d’activité, le micro-entrepreneur devra domicilier sa micro-entreprise en sommeil ailleurs.
Que se passe-t-il à la fin de la période de mise en sommeil de la micro-entreprise ?
Lorsque la période de mise en sommeil est achevée, le micro-entrepreneur dispose de trois solutions.
- Il peut réactiver sa micro-entreprise et reprendre son activité : dans ce cas, il doit adresser une inscription modificative au CFE afin de déclarer sa reprise d’activité. Cette démarche est facturée 70 euros en moyenne.
- Il peut radier sa micro-entreprise et cesser son activité : si sa cessation d’activité est définitive, le micro-entrepreneur doit le déclarer au CFE. Cette action le radie du RCS ou du RM et conduit à la dissolution de son entreprise.
- Il peut céder sa micro-entreprise, son fonds de commerce ou son fonds artisanal.
Si le micro-entrepreneur ne respecte pas le délai légal autorisé pour une cessation d’activité temporaire, il s’expose au risque d’une radiation d’office. Cette radiation est notifiée par courrier recommandé et le professionnel dispose d’un délai de six mois pour la contester.
Dossiers similaires
- Cotisations sociales des indépendants : quelles sont-elles ? Comment sont-elles calculées ? Les entrepreneurs individuels, les gérants d’entreprises individuelles à responsabilité limitée (EIRL), les gérants et associés des sociétés en nom collectif (SNC) et des entreprises...
- Que représente le secteur industriel dans l'économie française ? Pour comprendre ce que représente le secteur industriel en France, il convient de s’interroger sur ce qu’il recouvre. Faisons le point dans ce dossier sur les grands chiffres clés qui...
- Auto-entrepreneur : comment gérer un contrôle Urssaf ? Comme toutes les entreprises, un auto-entrepreneur peut faire l'objet d'un contrôle de l'Urssaf destiné à vérifier s'il déclare de la bonne manière ses cotisations et contributions sociales,...
- Comment passer du statut de micro-entrepreneur (ex auto-entrepreneur) à la SARL ou SAS ? Le statut de micro-entrepreneur (ex auto-entrepreneur) est idéal pour tester une idée de projet entrepreneurial. Il permet de créer son activité facilement et sans prendre trop de risques au...
- Auto-entrepreneur : comment déclarer son chiffre d'affaires ? L’auto-entreprise est un régime simplifié d’un point de vue fiscal et comptable allégeant considérablement les formalités liées à la création d’entreprise et à la déclaration des...
- Comment estimer la valeur réelle d'une entreprise ? À l'occasion de la cession ou de la reprise d'une entreprise en particulier, connaitre sa valeur réelle est une question que tout entrepreneur se pose forcément. Cet indicateur, qui ne doit pas...
- Comment vendre une entreprise (TPE ou PME) ? Vendre une entreprise se prépare bien en amont. L’anticiper, c’est assurer sa valorisation et la céder au moment opportun. La vente d’une entreprise ne se fait pas en un jour. Elle demande du...
- Autoliquidation de la TVA : qu'est-ce que c'est ? Dans quels cas mettre ce mécanisme en place ? Par principe, lorsqu’une entreprise facture un produit ou un service à un client, elle indique sur son devis et sa facture le montant hors taxes (HT) et le montant toutes taxes comprises (TTC) qui...
- Qu'est-ce que la TVA déductible ? La TVA – taxe sur la valeur ajoutée – est un impôt indirect appliqué sur la consommation qui est bien connu de tous. Mais la TVA regroupe en réalité plusieurs notions pour une entreprise....
- Comment savoir de quelle convention collective dépend mon entreprise ? Au sein d’une entreprise, la convention collective est un accord issu des discussions et des négociations qui se sont déroulées entre l’employeur et les représentants des collaborateurs. Une...
- Escompte bancaire : définition, utilité ? Un escompte bancaire a pour but, pour une entreprise commerciale, de disposer d'argent immédiatement après avoir vendu un produit ou un service, c'est-à-dire sans attendre le paiement de son...
- Méthode des 20-80 ou loi de Pareto en entreprise : définition, mise en place La méthode des 20-80, aussi appelée loi de Pareto, est un outil indispensable pour la bonne gestion d’une entreprise. Elle définit en effet une règle en matière d’équilibre économique que...