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Intrapreneuriat : définition, caractéristiques et mise en place

Intrapreneuriat : définition, caractéristiques et mise en place

L’intrapreneuriat est une pratique qui consiste à permettre à des salariés d’une entreprise de disposer des moyens et du temps nécessaires pour réfléchir et agir afin de créer et d’innover pour l’évolution de l’entité. Ces intrapreneurs sont des sortes d’entrepreneurs au sein d’une société. Ils bénéficient d’une certaine liberté de création et de soutien pour mener à bien leurs idées d’innovation. Faisons le point sur les caractéristiques de l’intrapreneuriat et sur le processus à respecter pour le mettre en place.

Qu’est-ce que l’intrapreneuriat ?

L’intrapreneuriat consiste à permettre aux salariés d’une entreprise de réfléchir et d’agir à l’instar d’entrepreneurs au sein de l’entité. Pour ce faire, ils sont encouragés à penser, à agir, à créer et à se responsabiliser et leurs idées sont valorisées en étant transformées en modèle de rentabilité.

Toutefois, la mise en place de l’intrapreneuriat au sein d’une entreprise n’est pas une simple décision. Il faut pouvoir y amener les collaborateurs en instaurant un environnement favorable et porteur :

  • il faut notamment créer une culture d’entreprise ;
  • il faut inciter et motiver les salariés en leur accordant certains avantages ;
  • il faut récompenser la prise de risque qu’engendre cette pratique, que l’objectif final soit atteint ou non, et non la pénaliser.

L’intrapreneuriat peut être mis en place au sein d’une entreprise privée, publique, ou encore au sein des secteurs gouvernementaux et caritatifs.

Quelles sont les caractéristiques de l’intrapreneuriat ?

Les intrapreneurs au sein d’une entreprise sont des collaborateurs qui sortent de leur seul statut de salarié pour agir comme des entrepreneurs, sans en être pour autant. L’intrapreneuriat est une pratique qui est assortie des caractéristiques suivantes :

  • cette pratique vise à réunir des équipes qui regroupent des profils différents en matière d’âge, de sexe, d’expérience, de domaine d’activité, de culture, etc. ;
  • elle encourage la créativité et l’innovation dans le but de faire progresser l’entreprise ;
  • l’intrapreneur est valorisé pour ses idées qui valorisent elles-mêmes l’entreprise et contribuent à l’améliorer sous différents aspects ;
  • le projet est financé par l’entreprise, qui assume les risques tout en bénéficiant des succès ;
  • néanmoins, bien des entreprises établissent un accord qui prévoit un partage des bénéfices dégagés entre l’entité et le salarié intrapreneur.

Qui est l’intrapreneur ?

Si un intrapreneur ressemble quelque peu à un entrepreneur, il ne porte pas ce statut et s’en distingue même par certains critères.

  • L’intrapreneur intervient au sein de l’entreprise dans laquelle il travaille en tant que salarié.
  • L’intrapreneur pense et crée en s’appuyant sur les ressources de l’entreprise. Il prend des risques au nom de l’entreprise, sans avoir à en assumer les conséquences financières.
  • L’intrapreneur n’est pas systématiquement récompensé pour ses idées.

Un intrapreneur doit être motivé pour mener à bien son projet et disposer d’une certaine confiance et d’un certain degré d’autonomie. S’il doit bénéficier de soutien, il lui faut témoigner de compétences indispensables à la mise en place d’un tel défi susceptible d’impacter l’entreprise de manière négative. Certains salariés ne sont pas à l’aise dans le rôle d’un intrapreneur, mais ils seront de bons appuis pour encourager, motiver et contribuer à la concrétisation du projet.

Un intrapreneur qui réussit est motivé et soucieux d’œuvrer pour son entreprise et pour le sort de ses collègues. Il doit développer une vision claire de son projet en s’appuyant sur les ressources de l’entreprise ainsi que les caractéristiques du marché afin d’innover. Bien entendu, il doit être conscient des risques auxquels il expose l’entité afin d’optimiser ses chances de réussite.

Il va de soi que pour que l’intrapreneur puisse mener à bien son projet, l’entreprise doit avoir une véritable volonté d’évoluer, elle doit être prête à prendre des risques et à les assumer, mais également à soutenir les idées des salariés, sans jugement.

Quels sont les avantages et les limites de l’intrapreneuriat ?

Le recours à l’intrapreneuriat est très utile en raison de ses multiples avantages pour l’entreprise.

  • Les salariés gagnent en autonomie, en confiance et en responsabilisation, ce qui contribue à les impliquer davantage dans l’entreprise.
  • L’entreprise s’appuie sur ses propres ressources humaines pour se développer, sachant que les salariés sont au cœur de l’activité et sont généralement dotés d’une vision du terrain plus concrète.
  • Les idées proposées par les intrapreneurs peuvent permettre à l’entreprise de s’investir dans de nouveaux marchés et de saisir des opportunités qu’elle n’aurait pas identifiées sans cette démarche.
  • L’entreprise innove généralement plus rapidement.
  • Le rôle des intrapreneurs est multiple et leurs idées contribuent à améliorer également les conditions de travail au sein de l’entité, motivant de ce fait bien d’autres collaborateurs.

Toutefois, malgré les atouts indéniables de l’intrapreneuriat, il ne faut pas oublier que cette pratique n’est pas sans présenter certaines limites.

  • Le soutien accordé à un intrapreneur peut être variable selon la vision et la mentalité des managers censés l’accompagner. Il peut en effet se heurter à des avis divergents, contradictoires, voire à un rejet de ses propositions par certains d’entre eux.
  • Un intrapreneur peut proposer de bonnes idées, mais qui sont limitées dans leur processus par un centrage sur un certain versant de l’activité. Dans ce cas, l’échec est possible si l’aide d’autres salariés n’est pas sollicitée ou intégrée.
  • Si l’intrapreneur ne se sent pas soutenu, il peut se sentir dévalorisé et perdre confiance, mais aussi sa motivation dans son poste.

Comment mettre en place l’intrapreneuriat ?

La mise en place de l’intrapreneuriat au sein de l’entreprise nécessite le suivi d’un processus intrapreneurial qui comporte plusieurs phases. Si celles-ci sont indiquées ici de manière linéaire et progressive, il faut savoir que l’intrapreneuriat peut se heurter à certains obstacles qui vont nécessiter des retours en arrière.

La phase de stimulation

Au cours de cette phase, l’intrapreneur s’appuie sur tout un panel de données pour donner vie à une idée. Pour créer un nouveau concept, il doit entreprendre des recherches, opérer des connexions, échanger avec d’autres collaborateurs, etc.

La phase d’identification

Au cours de cette phase, l’intrapreneur identifie la nouvelle idée ou le nouveau concept qu’il entend développer.

La phase de développement

Au cours de cette phase, l’intrapreneur œuvre au développement de son idée afin d’en définir les contours, les éléments clés, les objectifs et bien d’autres points de manière à lui conférer de la valeur et à justifier de sa fiabilité et de ses atouts pour l’entreprise.

La phase de test

Au cours de cette phase, l’intrapreneur teste le potentiel de son idée en effectuant des recherches, en interrogeant ses confrères, en sondant les clients, en essayant des techniques, etc.

La phase de soutien

Au cours de cette phase, l’intrapreneur doit réussir à mobiliser le personnel et à motiver des collaborateurs au sein de l’entreprise afin de soutenir la concrétisation de son idée. Il peut, pour ce faire, rassembler une équipe de profils variés pour l’accompagner et les convaincre en leur présentant la fiabilité de son projet.

La phase d’autorisation

Au cours de cette phase, l’intrapreneur doit obtenir l’autorisation de sa hiérarchie afin de mettre en œuvre son projet.

Il doit ensuite concourir à la mise en place de son idée par des actions concrètes.

La phase de bilan

Au cours de cette phase, l’intrapreneur doit faire le bilan de son projet et de sa mise en œuvre. Il doit en identifier les points forts et les points faibles afin d’apporter de la valeur ajoutée aux futurs projets proposés dans le cadre de l’intrapreneuriat.

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