L'ETI (entreprise de taille intermédiaire) : définition, poids dans l'économie française
Pour les besoins notamment de l’analyse statistique et économique, les entreprises sont classées en différentes catégories selon leur nombre de salariés et leur chiffre d’affaires notamment. Ainsi, quatre grandes catégories sont utilisées : celle des microentreprises, des petites et moyennes entreprises (PME), des entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grandes entreprises (GE). L’ETI n’est donc pas considérée comme une PME et elle répond à des critères spécifiques. Un type d’entreprise souvent innovante et compétitive sur le marché international. Explications.
Qu’est-ce qu’une entreprise de taille intermédiaire (ETI) ?
La catégorie d’entreprise de taille intermédiaire (ETI) a été créée par une loi du 4 août 2008 dite « de modernisation de l'économie », et plus précisément par le décret d’application de l’article 51 de cette loi.
L’entreprise de taille intermédiaire (ETI) répond à des critères en lien avec le nombre de salariés qu’elle emploie et à son chiffre d’affaires. Est considérée comme une ETI, une entreprise qui compte entre 250 et 4 999 salariés, et qui réalise un chiffre d'affaires annuel inférieur à 1,5 milliard d'euros, ou dont le total de son bilan est inférieur à deux milliards d'euros.
À noter : une entreprise qui emploie moins de 250 salariés mais dont le chiffre d’affaires est supérieur à 50 millions d'euros et qui présente un total de bilan de plus de 43 millions d'euros est aussi considérée comme une ETI.
Le capital d’une ETI est la plupart du temps concentré entre les mains de seulement quelques personnes, le plus souvent proches, voire de la même famille, ce qui garantit la pérennité de l’entreprise.
Le poids des ETI dans l’économie en France
En France, on compte environ 5 800 entreprises de taille intermédiaire, soit une proportion relativement faible (0,15 % des entreprises). Un cinquième d’entre elles sont présentes dans le domaine de l’industrie, en particulier l’industrie manufacturière. De nombreuses ETI évoluent également dans les services marchands et le commerce.
Malgré leur faible nombre, les ETI emploient en revanche trois millions de salariés, soit 25 % de l’ensemble des emplois salariés en France. En moyenne, une ETI fait travailler 600 salariés. Les entreprises de taille intermédiaire sont celles qui sont les plus créatrices d’emplois.
Les investissements des ETI représentent 30 % de l’ensemble de ceux de toutes les catégories d’entreprises confondues, et ces entreprises de taille intermédiaire ont un rôle très important en matière d’exportations : les ETI réalisent 34 % du chiffre d’affaires à l’export de l’ensemble des entreprises françaises. Au total, les ETI génèrent 27 % de la valeur ajoutée de l’ensemble des entreprises.
Les ETI occupent donc une place importante dans l’économie française et pour la croissance. Comme l’indique le ministère de l’économie, ces types d’entreprises contribuent « fortement au développement des territoires ainsi qu’au rayonnement du "produire en France" à l’international ».
Leur assez petite taille leur permette d’innover plus facilement, mais les ETI sont aussi suffisamment grandes pour conquérir les marchés internationaux. Certaines d’entre elles sont mêmes des leaders mondiaux dans leur domaine d’activité et créent des filiales à l’étranger.
Néanmoins, les ETI font face à des problèmes spécifiques notamment liés à leur manque de compétitivité et à leur attractivité. Elles restent aussi des formes de sociétés peu connues par les dirigeants et rares malgré leurs atouts car pour être considérée comme une ETI une entreprise doit remplir de nombreux critères en termes de nombre de salariés et de chiffre d’affaires en particulier. De plus, les ETI ne bénéficient pas comme les PME et les grandes entreprises de certaines exonérations fiscales spécifiques.
C’est pourquoi le président de la République a initié en janvier 2020 une stratégie appelée « Nation pour les ETI » afin d’apporter des réponses spécifiques aux défis que les ETI doivent relever.
Ce « plan de bataille » se décline en six points :
- faire connaître les ETI ;
- renforcer l’attractivité et l’accès des ETI aux compétences ;
- développer une « culture ETI » au sein de l’administration ;
- accompagner les dirigeants dans la croissance ;
- renforcer les capacités d’investissement et la compétitivité des ETI ;
- faciliter la transmission des ETI.
Dossiers similaires
-
Qu'est-ce qu'une Licorne dans le monde des startups ? Quelques exemples ! Les licornes, beaucoup en parlent, mais personne ne semble en avoir vu. Dans le monde de l’entreprise, la startup licorne est un peu la même chose : tout le monde en rêve, mais rejoindre ce...
-
Qu'est-ce qu'une filiale ? Avantages et inconvénients Une filiale est une entreprise qui bénéficie d’une autonomie relative, car elle est en partie contrôlée et dirigée par une société-mère. Cette dernière lui impose une stratégie à suivre...
-
Chiffre d'affaires : quelle définition ? Comment est-il calculé ? Le chiffre d’affaires est une donnée clé pour une entreprise. Il s’agit du montant hors taxes des affaires que réalise l’entité dans l’exercice de son activité. Utile pour évaluer la...
-
Le crédit d’impôt pour la rénovation énergétique des TPE/PME Le crédit d’impôt pour la rénovation énergétique des TPE/PME est destiné à inciter financièrement les petites entreprises à entreprendre des travaux pour améliorer l’efficacité...
-
Pourquoi un tableau de bord est indispensable à la gestion de son entreprise ? Un tableau de bord pour une entreprise est un outil qui lui permet de contrôler son développement et son évolution et surtout d’anticiper d’éventuelles difficultés. Il s’agit d’un...
-
La donation-partage d'une entreprise ou comment organiser sa succession de son vivant La donation-partage est un procédé qui permet à un chef d’entreprise de distribuer de son vivant une partie ou la totalité de ses biens à ses héritiers ou à des tiers. Ce dispositif, qui...
-
Transmettre son entreprise à ses salariés via une SCOP : explications Transmettre son entreprise à l'occasion de son départ à la retraite, d'un changement de vie professionnelle, etc., n'est pas une mince affaire. Cette démarche implique de mettre entre les mains...
-
Le back-office d'une entreprise : qu'est-ce que c'est ? Quelle définition ? Le back-office est la partie d'une organisation qui s'occupe de toute la gestion des informations et du soutien des process internes. Le terme date d'une époque où les entreprises organisaient...
-
Peut-on mettre en sommeil sa micro-entreprise ? Quelles précautions ? Tout micro-entrepreneur peut souhaiter faire une pause dans son activité. Ceci lui est permis et consiste en une mise en sommeil de son entreprise. Ainsi, le professionnel doit déclarer une...
-
Compte de résultat prévisionnel : qu'est-ce que c'est ? Quelle utilité ? Souvenez-vous de vos cours de comptabilité… Un tableau à double entrée avec toutes les dépenses inscrites à gauche au niveau correspondant au débit et tous les revenus à droite au niveau du...
-
La cessation de paiements pour une entreprise : explications, conséquences Une entreprise est considérée en cessation de paiements, état aussi appelé « dépôt de bilan », lorsqu’elle est dans l’impossibilité de faire face à ses dettes avec son actif disponible,...
-
Comment calculer la TVA, quels sont les taux en vigueur ? La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirect collecté par les entreprises qui réalisent des opérations commerciales payantes. Cet impôt est entièrement supporté par le...