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Augmenter son salaire ou prendre des dividendes : quelle est la meilleure option ?

Augmenter son salaire ou prendre des dividendes : quelle est la meilleure option ?

Dividende ou salaire, si vous êtes un entrepreneur, vous pouvez choisir votre rémunération. Choisir n’est pas le mot exact mais vous avez différentes options concernant votre rémunération. Comment souhaitez-vous que votre travail soit compensé ? Préférez-vous augmenter votre salaire ou prendre des dividendes ? N’y a-t-il rien d’envisageable au croisement des deux ? Quelle est la meilleure formule ?

En tant qu’entrepreneur, vous êtes rarement un simple actionnaire de votre structure mais travaillez souvent vous-même au sein de votre organisation, parfois en tant que salarié. Cette démarche est d’autant plus intéressante qu’elle permet l’échange avec vos autres collaborateurs et permet un aperçu réaliste de votre activité. En outre se pose à vous la question de la rémunération. Augmenter son salaire ou prendre des dividendes : quelle est la meilleure option ?

Différences entre salaire et dividendes

Les deux, salaires et dividendes, s’apparentent à des moyens de rémunération. Un salaire est la contrepartie pécuniaire d’un travail effectué pour un employeur. En général, il est question d’une somme fixe à laquelle peuvent s’ajouter une part variable, une prime, des avantages en nature, etc. Les dividendes quant à eux sont une rémunération de capital versé par l’entreprise à ses actionnaires ou associés. C’est une rémunération qui vient en contrepartie d’une participation au capital sociale de la société. Les dividendes correspondent à la part des bénéfices engendrés par l’entreprise et se partagent entre les actionnaires de la société à hauteur du nombre d’actions qu’ils possèdent.

Augmenter son salaire

Le propriétaire d’une entreprise qui y travaille également peut être salarié de sa structure et recevoir un salaire pour son activité. Cependant, surtout dans la phase initiale, il n'est souvent pas possible que ce salaire représente une rémunération standard du marché. Quand on se lance, on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, on se rémunère souvent au minimum – quand on se rémunère ! Et quand on se fait un salaire, il est question de tout un tas de frais annexes qui viennent s’ajouter doublement : en tant qu’employeur et en tant qu’employé. C’est le cas des cotisations de sécurité sociale, d’assurance-chômage, d’allocations familiales, des cotisations de prévoyance ou pour la retraite, etc. de plus, les entrepreneurs salariés doivent aussi payer l’impôt sur le revenu.

En ce sens, le salaire constitue une sécurité puisqu’il est versé tous les mois mais aussi parce qu’il donne un droit à la retraite et au chômage ainsi qu’une protection sociale et une mutuelle d’entreprise. De plus, un contrat de travail peut être nécessaire pour louer un appartement ou faire un emprunt bancaire, par exemple. Le fait de percevoir un salaire permet de réduire le montant du bénéfice imposable et peut s’avérer très intéressant si votre entreprise est fortement imposée.

Distribuer de dividendes

L’autre possibilité est de distribuer le bénéfice de l’entreprise – disponible à la fin de l’exercice, conformément aux dispositions légales. Ces dividendes distribués ont déjà été soumis à l'impôt sur le revenu au niveau de la société et sont ensuite soumis à l'impôt sur le revenu au niveau de la personne physique bénéficiaire. Mais ces dividendes ne sont pas assujettis aux charges sociales. Si vous vous versez des dividendes, vous avez le choix entre un prélèvement forfaitaire unique et un barème progressif. Le prélèvement forfaitaire unique de 30% est composé de deux volets : 12,80% au titre de l’impôt sur le revenu et 17,20% au titre des prélèvements sociaux. Si vous optez pour le barème progressif, l’abattement de 40% pour l’impôt sur le revenu vous donnera la possibilité d’être imposé sur 60% des dividendes perçus uniquement. Les dividendes permettent donc d’alléger le poids des charges de l’entreprise et donc d’augmenter les résultats.

Si vous êtes salarié d’un côté puis entrepreneur de l’autre, recevoir des dividendes peut vous permettre d’éviter de cotiser doublement pour votre protection sociale – sauf dans certains cas, si vous êtes gérant majoritaire. À l’inverse, les inconvénients de la perception de dividendes sont le versement de deux impôts qui participent au financement de la sécurité sociale : la CSG – Contribution Sociale Généralisée et la CRDS – Contribution au Remboursement de la Dette Sociale. Si vous ne percevez que des dividendes, vous ne bénéficiez d’aucune protection sociale – sauf dans certains cas pour le gérant majoritaire et ne validez aucun trimestre de retraite. Bien sûr, à l’inverse du salaire, la perception des dividendes n’est pas récurrente car les dividendes ne sont versés que s’il y a des sommes à distribuer. Il faut donc que votre entreprise fasse des bénéfices ou qu’elle ait des réserves. Pour pouvoir toucher ces dividendes, il faut attendre l’approbation des comptes de l’exercice. Bien entendu, cette perception de dividendes n’a un intérêt certain que soi vous détenez une part importante du capital de l’entreprise.

Comment choisir entre salaire et dividendes ?

Tout dépend de vos priorités. Sachez que le versement de dividendes ne permet pas la validation des droits à la retraite. Puisque ceux-ci ne sont possibles qu’avec un minimum de cotisations. Le salaire perçu doit donc générer le minimum nécessaire pour que vos droits à la retraite soient ouverts. De même, le niveau de salaire que vous percevez peut conditionner les indemnités journalières et les prestations d’invalidité et de décès. Plus votre salaire est faible, plus vos indemnités journalières seront faibles.

Il est donc utile de retenir que percevoir un salaire donne droit à des avantages sociaux et représente une sécurité financière vis-à-vis des banques ou d’éventuels propriétaires si vous êtes désireux de louer un bien. Mais il représente un coût pour le salarié sous la forme de l’impôt sur le revenu et pour l’entreprise sous la forme de cotisations sociales. La perception de dividendes est quant à elle moins imposée mais plus aléatoire.

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