Comment financer le rachat d'une entreprise ?
Racheter une entreprise nécessite d’avoir recours à son épargne personnelle pour justifier de sa motivation et de son sérieux notamment. Mais cet apport ne suffit pas à couvrir l’ensemble du coût d’un tel rachat. Entre les crédits classiques, ceux proposés par des établissements spécialisés dans la reprise d’entreprise, les prêts d’honneur, le recours à des "business angels" ou encore des aides publiques nationales ou européennes, le choix de financement est large.
Un apport personnel est indispensable
Pour envisager de reprendre une entreprise et financer son achat, un apport personnel est indispensable. Des fonds propres démontrent en effet le sérieux de votre projet et votre volonté de vous impliquer dans une nouvelle affaire. Bpifrance, organisme public en faveur de la création d’entreprise qui a repris depuis le 1er janvier 2019 les missions de l'Agence France entrepreneur (AFE) et de la Caisse des dépôts (CDC), estime que dans le cadre d’un rachat d’entreprise, un apport personnel doit représenter entre 20 % et 35 % du prix de vente d’une entreprise.
En plus de vos économies personnelles, vous pouvez aussi solliciter vos proches pour constituer cet apport sous forme de donations, de prêts ou de participations au capital de votre future entreprise.
Il existe également des réseaux de "business angels", c’est-à-dire des personnes qui investissent une part de leur patrimoine financier dans des entreprises qui démarrent, la plupart du temps les plus innovantes et à fort potentiel de croissance. En plus de vous aider financièrement au rachat d’une société, ces business angels mettent aussi leurs compétences à disposition du repreneur (ce sont souvent des cadres dirigeants ou des entrepreneurs) le temps de leur présence dans le capital, ainsi que leur réseau professionnel. Si vous êtes intéressé par ce type de participation financière, vous pouvez vous rapprocher de la Fédération des réseaux de Business Angels ou encore d’EuroQuity animé en France par Bpifrance.
Envisager un crédit en complément
Lorsque vous avez réuni des fonds personnels dans le but de racheter une entreprise, vous avez la possibilité de vous tourner vers des établissements financiers pour obtenir un crédit. Il peut s’agir d’une banque classique mais aussi, par exemple, de la banque publique d'investissement Bpifrance. Cette dernière propose en effet un prêt appelé « contrat de développement transmission » destiné plus particulièrement aux reprises de petites et moyennes entreprises. Ce prêt, qui doit toujours être assorti d’un prêt bancaire classique, peut aller de 40 000 euros à 650 000 euros et ne requiert aucune garantie, ni caution personnelle.
Dans le cadre d’un rachat d’entreprise, l’entrepreneur qui la cède a également la possibilité d’accorder un prêt, appelé « crédit-vendeur », au repreneur sous forme d'un paiement différé d'une partie du prix de cession.
Solliciter un prêt d’honneur
Dans le cadre d’une reprise d’entreprise, il existe des réseaux d’accompagnement spécifiques (Initiative France, Réseau Entreprendre, l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie), etc.) qui proposent des prêts d’honneur sans garantie, ni caution personnelle pour aider au rachat. Ces prêts, en principe à taux zéro, sont d’un montant de 8 000 euros à 20 000 euros la plupart du temps, mais peuvent atteindre les 90 000 euros pour des projets de reprise d’entreprises innovantes.
L’existence d’aides publiques
Au niveau national
L’État et des collectivités locales comme les régions ou les communes disposent d’aides financières pour favoriser la reprise d’entreprise et faciliter leur rachat, comme par exemple :
- le nouvel accompagnement à la création ou la reprise d'entreprise (Nacre), dispositif géré par les régions, destiné à accompagner pendant 3 ans les créateurs, mais aussi les repreneurs d’entreprises qui remplissent certaines conditions, en matière notamment de structuration financière et de recherches de financements en particulier auprès des banques et des collectivités locales.
- l’aide à la création ou à la reprise d'une entreprise (Acre). Ce n’est pas une aide financière directe mais une exonération partielle des charges sociales appliquée les premières années du rachat d’une entreprise.
- l’aide à la reprise ou à la création d'entreprise (Arce), dispositif qui s’adresse aux demandeurs d’emploi qui reprennent ou créent une entreprise. Elle se traduit par le versement des allocations chômage sous la forme d’un capital permettant notamment de détenir un apport pour le rachat d’une entreprise. L’Arce est versée par Pôle emploi.
De nombreuses régions disposent aussi de programmes pour aider financièrement les entrepreneurs qui souhaitent racheter une entreprise sur leur territoire.
Dans un souci de simplification en faveur des entreprises voulu par le Gouvernement, toutes les aides publiques aux entreprises sont maintenant regroupées sur un site dédié : aides-entreprises.fr.
Au niveau européen
Pour financer le rachat d’une entreprise, l’Europe propose différents financements octroyés soit par la Commission européenne, soit par la Banque européenne d’investissement (BEI) ou soit par les autorités locales dans chaque pays d’Europe. La palette est très large et répond notamment à des situations variées de rachat d’entreprise. La liste de ces financements est disponible sur le site touteleurope.eu.
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