Comment quitter un réseau de franchise ?

Bon nombre d’entrepreneurs préfèrent se lancer par le biais d’un réseau de franchise et optent pour un contrat qui peut les aider à développer leur activité. Il faut reconnaitre que l’accompagnement et l’encadrement mis en place par le biais de ces contrats peuvent être intéressants pour espérer commencer puis bien vivre de son métier. Néanmoins, tous les entrepreneurs ne se félicitent pas d’avoir fait ce choix et certains vivent mal cet encadrement souvent contraignant, parfois peu rentable et globalement loin d’être de tout repos. Chaque année, bien des professionnels s’estiment déçus de cette expérience ou visent d’autres objectifs et souhaitent y mettre fin. Mais il faut savoir que quitter un réseau de franchise n’est pas une opération aisée. Faisons le point sur les solutions qui s’offrent aux entrepreneurs qui préfèrent en finir avec leur statut de franchisé.
Solution n°1 : quitter son réseau de franchise à la fin de son contrat
La durée d’un contrat de franchise est définie à l’avance et peut s’étendre sur un nombre d’années plus ou moins important, mais la moyenne est généralement de six à sept ans. Certains contrats prévoient une tacite reconduction, qu’il est possible de dénoncer dans les délais prévus, mais bien d’autres prennent fin à l’échéance du contrat, sans démarches spécifiques.
Le contrat de franchise peut toutefois prévoir des modalités de sorties particulières, voire contraignantes, notamment une clause de non-concurrence post-contractuelle que l’entrepreneur se devra de respecter.
Solution n°2 : quitter son réseau de franchise après la vente de son entreprise
Un entrepreneur qui souhaite mettre fin à son contrat de franchise peut effectuer cette opération simplement en vendant son entreprise sous franchise. Néanmoins, cette opération de vente ne peut être effectuée n’importe comment, car le repreneur de l’entreprise doit reprendre également le contrat de franchise et le franchiseur doit accepter sa candidature, tel que le prévoit la clause d’agrément figurant dans le contrat de franchise.
Ainsi, dès que le repreneur de l’entreprise signe son contrat avec le franchiseur, il est de fait résilié pour l’entrepreneur vendeur.
Solution n°3 : quitter son réseau de franchise en cours de contrat
Certains entrepreneurs souhaitent quitter leur réseau de franchise en cours de contrat, avant même l’échéance de celui-ci. Ce type de démarche est relativement contraignant et nécessite des négociations entre les deux parties afin de parvenir à un compromis satisfaisant pour chacun et à une rupture de contrat à l’amiable.
La résiliation d’un contrat de franchise en cours de validité est unilatérale, ce qui signifie qu’elle vient soit du franchisé (l’entrepreneur), soit du franchiseur (la marque).
Le franchisé peut souhaiter mettre fin à son contrat de franchise pour de multiples raisons, le plus souvent en raison d’une insatisfaction vis-à-vis des performances ou des pratiques du réseau de franchise, d’un souhait d’émancipation tout à fait légitime, ou encore pour des motifs plus personnels (problèmes de santé, changements dans la situation familiale, etc.). Lorsqu’il s’agit pour le franchisé de faire valoir ses droits à la résiliation en cas de problèmes de santé, il n’est pas rare qu’un accord à l’amiable soit aisément trouvé avec le franchiseur. En revanche, lorsqu’il s’agit d’une déception vis-à-vis du réseau de franchise et que des difficultés financières sont au cœur du sujet, la résiliation peut devenir conflictuelle.
Avant de se lancer dans des démarches de résiliation d’un contrat de franchise, il faut savoir que ce type de contrat n’est pas toujours assorti de clauses de sortie. En conséquence, le franchisé peut être contraint de verser le restant dû de ses redevances au franchiseur, et ce, jusqu’à l’échéance prévue initialement par le contrat, y compris en cas de liquidation.
À l’inverse toutefois, si le franchiseur ne respecte pas les clauses du contrat et que le franchisé peut prouver un manquement dans le cadre de l’accompagnement prévu, de la formation, de la communication, de la zone d’exclusivité territoriale ou de tout autre sujet pour lequel il était engagé, il pourra obtenir une rupture de contrat auprès du tribunal, ainsi que le versement de dommages et intérêts.
Quoi qu’il en soit, il est déconseillé d’entreprendre des démarches de rupture de contrat de franchise sans l’accompagnement d’un professionnel spécialisé. En effet, il est impératif de consulter les conditions de sortie prévues par le contrat afin d’éviter tout manquement ou tout risque de non-respect des modalités exigées.
Soulignons toutefois que les ruptures à l’amiable sont possibles entre le franchiseur et le franchisé qui souhaite mettre fin à son contrat avant terme. En revanche, il faut reconnaitre qu’elles sont rares. Mieux vaut donc bien réfléchir aux conséquences qui découlent d’une rupture anticipée et se faire accompagner d’un expert avant d’entamer toute démarche.
Quelles sont les clauses particulières qui accompagnent ce type de contrat ?
La grande majorité des contrats de réseau de franchise incluent une clause de non-concurrence. Cette clause interdit à tout franchisé de travailler, pendant toute la durée de son contrat de franchise, pour un concurrent direct du franchiseur ou parfois même pour une autre marque, y compris si celle-ci s’inscrit dans un domaine d’activité différent.
Le franchiseur peut également prévoir dans le contrat du franchisé une clause de non-concurrence post-contractuelle, ce qui signifie que le franchisé a l’interdiction d’exercer une autre activité dans le même secteur d’activité pendant une certaine durée après la fin de son contrat, sur une période qui s’étend généralement entre un et deux ans après la signature de confirmation de fin de contrat. Cette clause de non-concurrence post-contractuelle peut être appliquée que le contrat de franchise ait pris fin en toute normalité à son terme, qu’il s’interrompe en cours de validité ou qu’il s’achève après la vente de l’entreprise.
En conséquence, tout entrepreneur qui entend signer un contrat de réseau de franchise doit au préalable bien réfléchir à ses projets futurs. En effet, s’il envisage de se lancer dans une activité concurrence ou dans un secteur d’activité proche après la fin de son contrat de franchise ou au cours de celui-ci, il lui faudra bien consulter les clauses prévues en matière de non-concurrence et de non-concurrence post-contractuelle et négocier les termes prévus par le contrat. Cette précaution préalable lui permettra d’éviter de se retrouver dans l’impossibilité d’exercer le métier visé à la suite de son contrat de franchise.
Dossiers similaires
-
Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) : le dossier complet Le CIR, ou crédit d’impôt recherche, constitue un véritable coup de pouce pour les entreprises exerçant des activités de recherche et de développement. Le CIR a pour ambition de soutenir...
-
Méthode des 20-80 ou loi de Pareto en entreprise : définition, mise en place La méthode des 20-80, aussi appelée loi de Pareto, est un outil indispensable pour la bonne gestion d’une entreprise. Elle définit en effet une règle en matière d’équilibre économique que...
-
Intranet : définition, fonctions et avantages pour l'entreprise L’intranet, c’est une sorte d’internet interne à une entreprise, accessible uniquement à ses collaborateurs. Ce réseau informatique spécifique est doté de nombreuses fonctionnalités pour...
-
Facture proforma : définition, utilité, différence avec un devis Une facture proforma n'a aucune valeur juridique ou comptable, contrairement à un devis ou une facture classique. Ce type de facture désigne plutôt une proposition commerciale, en vue d'un achat...
-
Facture impayée : comment réagir ? Dans quels délais ? Malheureusement, presque toutes les entreprises rencontrent un jour ou l’autre un problème de facture impayée. Qu’il s’agisse d’un client particulier ou professionnel, il est alors...
-
Performance de l’entreprise : qu'est-ce que c'est ? Comment la calculer ? De nombreux facteurs influencent le fonctionnement de votre entreprise. Alors comment mesurer sa performance ? Qu’entend-on d’ailleurs par performance ? Les chiffres sont le principal indicateur...
-
Indemnités kilométriques en entreprise : principe et fonctionnement Les salariés et les dirigeants de société qui utilisent leur moyen de locomotion personnel à des fins professionnelles peuvent prétendre à une prise en charge par l’entreprise d’une partie...
-
Sécurité sociale des indépendants (SSI) : fonctionnement et organisation Depuis le 1er janvier 2020, les travailleurs indépendants, autrefois assujettis au régime social des indépendants (RSI), sont affiliés au régime général et bénéficient d’une protection...
-
Transmettre son entreprise : comment s'y préparer ? Nos conseils Vous êtes un chef d’entreprise et vous prévoyez de transmettre celle-ci dans un futur plus ou moins proche. Avant de vous lancer, sachez que cette opération nécessite la réalisation de...
-
Facturation électronique pour toutes les entreprises : caractéristiques et conditions D'ici 2026, toutes les entreprises établies en France, et qui sont assujetties à la TVA, vont devoir émettre obligatoirement des factures au format électronique dans un souci de modernisation...
-
Qu'est-ce que le nantissement de fonds de commerce ? Le nantissement de fonds de commerce est une sorte de garantie qu’un débiteur peut apporter à son créancier. En effet, l’opération consiste à mettre les biens meubles incorporels du fonds de...
-
Les associations et clubs d'entrepreneurs, quelles spécificités ? Les associations et clubs d’entrepreneurs ont pour objectif commun de réunir des chefs d’entreprise et des décideurs autour de valeurs communes liées à l’entreprenariat. Ces structures...

