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Intégrer un nouvel associé dans l'entreprise : conseils et précautions

Intégrer un nouvel associé dans une société n’est pas un acte anodin. Cette opération a notamment des incidences sur le capital social et la répartition des parts sociales entre les associés. En un mot, l’arrivée d’un nouvel associé modifie la structure de la société.

Intégrer un nouvel associé dans l'entreprise : conseils et précautions

Dans quel cas et comment intégrer un nouvel associé ?

Lors de l’augmentation du capital social d’une entreprise

Au moment de sa création, une société (SARL, SAS) dispose d’un capital social minimum composé des apports des associés fondateurs. Il s’agit de la première source de financement de l’entreprise. Ce capital social définit la répartition des droits et des pouvoirs des associés. Ces apports peuvent être en numéraire (sommes d’argent), en nature (biens meubles et immeubles) ou en industrie (savoir-faire, compétences, etc.).

Une entreprise qui se développe ou qui a des perspectives de croissance nécessite d’avoir à sa disposition un capital plus élevé pour faire face par exemple à des investissements qui accompagnent son évolution. Si les associés déjà présents n’ont pas la possibilité d’investir davantage d’argent personnel, faire appel à un nouvel associé peut être la solution pour augmenter le capital social d’une société, c’est-à-dire ses sources de financement.

Dans ce cas, de nouvelles parts sociales sont créées et souscrites par l’associé entrant selon les modalités définies dans les statuts de la société. Leur prix est fixé librement par les associés fondateurs de la société et le nouvel associé. Les modalités de l’entrée de ce dernier au capital de l’entreprise en lien avec le nombre de parts sociales créées, leur prix de vente et la modification des statuts de la société qui en découle, sont précisées et entérinées à l’occasion d’une assemblée générale extraordinaire.

Lors du rachat de parts sociales

L’intégration d’un nouvel associé peut aussi intervenir à l’occasion du rachat de parts sociales. L’un (ou plusieurs) des associés créateurs de la société a en effet la possibilité de céder une partie de ses parts sociales, appelé un « acte de cession de parts sociales ». Le ou les associés concernés fixent librement le prix de vente de leurs parts, en accord avec le nouvel associé qui devient ainsi aussi propriétaire de l’entreprise. L’argent de cette vente revient à l’associé vendeur et ne rentre pas dans les comptes de l’entreprise.

Le rachat de parts sociales par un nouvel associé doit être validé en assemblée générale extraordinaire au cours de laquelle l’autorisation de vente, le nombre de parts sociales cédées et leur prix sont établis. Cette assemblée générale extraordinaire entérine également la modification des statuts de la société rendue nécessaire par l’arrivée d’un nouvel associé. La cession de parts sociales entraîne la modification de leur répartition entre les associés mais elle ne modifie pas le capital social de la société.

Quels sont les obligations et les précautions à prendre lors de l’arrivée d’un nouvel associé ?

Une modification des statuts

Les règles de fonctionnement d’une société sont précisées dans ses statuts. L’arrivée d’un nouvel associé oblige donc à procéder à leur modification car les contours du partage des pouvoirs de décision et de direction de l’entreprise changent, ainsi que la répartition du capital social et des résultats de la société.

Pour certaines formes juridiques de société dont la SAS, la rédaction des statuts est libre et laissée à l’initiative des associés. Dans ce cas, l’arrivée d’un nouvel associé ne pose pas de problème d’écritures particulier. En revanche, les statuts d’autres formes de sociétés doivent répondre à des obligations légales et offrent moins de souplesse de réécriture lorsqu’un nouvel associé est intégré dans l’entreprise.

Le respect de règles juridiques précises

Intégrer un nouvel associé dans une société n’est pas un acte anodin. Surtout, il répond à des règles juridiques bien précises qu’il convient de scrupuleusement respecter. Ainsi, si cette arrivée découle d’une augmentation du capital social de l’entreprise, le nouvel associé doit verser obligatoirement et immédiatement le montant correspondant à l’achat des parts sociales créées sur le compte de la société. À noter que l’augmentation du capital social doit être acceptée au préalable par la majorité des associés en assemblée générale extraordinaire. Le procès-verbal de cette dernière doit être transmis à l’administration fiscale et l’augmentation du capital social de la société doit faire l’objet d’une publication dans un journal d’annonces légales. L’opération doit aussi être communiquée au Centre de formalités des entreprises.

Les associés fondateurs de la société possèdent également ce que l’on appelle un « droit de préférence », c’est-à-dire qu’ils détiennent le droit de souscrire en priorité, par rapport à un nouvel associé, à une augmentation de capital, dans le but de maintenir leur pourcentage initial de participation dans le capital et garder ainsi la maîtrise de l’entreprise qu’ils ont le plus souvent fondée.

Si un nouvel associé est intégré à l’occasion de la cession de parts sociales, le ou les associés qui vendent leurs parts doivent informer les autres associés de cette opération à venir par lettre recommandée. Une fois entérinée en assemblée générale extraordinaire, cette cession doit être communiquée aux services des impôts car si une plus-value est réalisée, elle est imposable.

Rédiger un pacte d’associés

Que ce soit à l’occasion de la création d’une société par plusieurs personnes ou lors de l’arrivée d’un nouvel associé, il est indispensable de bien définir les règles de fonctionnement et les rôles de chacun des associés. Ces modalités peuvent être rédigées dans un document juridique appelé le « pacte d’associés ». Il complète les statuts en mentionnant par exemple les modalités de cession des parts sociales. Ce document est destiné à clarifier les situations et surtout à éviter les conflits d’intérêts entre associés.

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