Vous êtes ici : Les dossiers du Mag de l'Entreprise > Création d'entreprise > Idées de Création > Ouvrir un centre équestre : procédure, réglementation, étapes pour réussir

Ouvrir un centre équestre : procédure, réglementation, étapes pour réussir

Ouvrir un centre équestre : procédure, réglementation, étapes pour réussir

En France, la passion du cheval est bien ancrée. Avec plus de 660 000 licenciés, l’équitation est la troisième discipline sportive pratiquée dans l’Hexagone et ce nombre ne fait qu’augmenter, malgré sa réputation de loisir « coûteux ». Ainsi, de plus en plus de passionnés envisagent d’ouvrir un centre équestre, une activité qui peut être axée sur le loisir et/ou la pratique de la compétition. Quoi qu’il en soit, il est impératif de connaitre la réglementation en vigueur ainsi que les démarches à respecter avant d’entreprendre ce beau projet. Faisons le point dans ce dossier.

Le marché des centres équestres, un secteur qui se développe fortement

L’équitation est un secteur qui séduit de nombreux Français. Pour preuve, c’est le troisième sport le plus pratiqué en France avec 664 178 licenciés en 2021 et le premier sport féminin français, avec huit femmes sur dix licenciés.

S’il existe moins de 6 000 centres équestres dans l’Hexagone, près de 9 000 structures agricoles permettent la pratique de l’équitation comme sport et loisir. En outre, si plus de 70 % des pratiquants entendent essentiellement prendre du plaisir dans la pratique, la Fédération française d’équitation enregistre près de 116 000 épreuves de compétition par an.

En raison de son attractivité qui ne cesse de croître, l’équitation est un secteur qui séduit. Ouvrir un centre équestre est donc un beau projet pour les passionnés du cheval. Reste à le mettre en œuvre dans le respect des réglementations en vigueur.

Quelle est la réglementation à respecter pour ouvrir un centre équestre ?

Il faut savoir, avant de se lancer dans un tel projet, que l’ouverture d’un centre équestre est soumise à des réglementations et à des normes très strictes.

Un lieu accessible et ouvert au public

Un centre équestre est ouvert au public. En conséquence, il est indispensable de respecter les normes d’accessibilité et de sécurité en vigueur. Les lieux doivent ainsi être accessibles aux personnes à mobilité réduite et respectueux des normes incendies.

Par ailleurs, il est indispensable de disposer d’une trousse de secours en cas de besoin et d’un dispositif de communication pour prévenir les secours rapidement.

Des affichages obligatoires

Il est également obligatoire d’afficher certains documents :

  • une copie des cartes professionnelles des encadrants, de leurs titres, de leurs qualifications et diplômes, de leur autorisation d’exercer, etc. ;
  • une copie de l’attestation d’assurance responsabilité civile qui couvre l’exploitant, le personnel et les pratiquants ;
  • une copie des normes techniques et des garanties en matière de sécurité et d’hygiène ;
  • une copie de l’organisation des secours en cas d’urgence.

Soulignons par ailleurs que pour ouvrir un centre équestre, il faut être titulaire de l’un des diplômes d’État suivants :

  • le Diplôme d’État de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (DEJEPS) ;
  • le Diplôme d’État supérieur de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (DESJEPS) avec spécialité Sports équestres ou Équitation ;
  • le Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS), avec spécialité Éducateur sportif et la mention Activités équestres ;
  • le Brevet d’aptitude professionnelle d’assistant technicien amateur (BAPAAT).

Les obligations sanitaires

Pour ouvrir un centre équestre, il est par ailleurs obligatoire de respecter les normes départementales sanitaires, la loi sur l’eau ainsi que la législation relative à l’identification des chevaux. Il est également exigé de tenir à jour un registre d’élevage qui répertorie les caractéristiques du site.

En cas de compétition organisée au sein du centre équestre ou si l’établissement y participe, il sera nécessaire de mettre en œuvre les mesures de lutte contre le dopage. L’Institut français du cheval et de l’équitation peut conseiller et renseigner les centres équestres dans l’ensemble de leurs démarches.

Quelle est la procédure à suivre pour ouvrir un centre équestre ? Quelles étapes pour réussir ?

Voici les étapes à suivre et les démarches à effectuer pour ouvrir un centre équestre.

L’étude de marché

Ce n’est pas parce que ce secteur d’activité a le vent en poupe qu’il faut se jeter à l’eau sans préparer un minimum son projet. Une étude de marché est indispensable à toute création d’entreprise ou presque afin de se lancer sur de bonnes bases. En effet, elle permet d’étudier la situation économique du secteur d’activité, sa situation financière, les besoins et le budget de la clientèle cible, la concurrence (offres, tarifs, clientèle, positionnement, etc.), etc. Grâce à ces points, il sera nettement plus facile de construire une stratégie adaptée, d’évaluer le chiffre d’affaires futur de l’activité ainsi que sa viabilité supposée.

Il s’agit donc d’étudier trois points cruciaux :

  • le secteur d’activité (croissance, tendances, contraintes, diversité, budget moyen, prestations à proposer, chiffre d’affaires, etc.) ;
  • la clientèle de la zone d’implantation (nombre d’amateurs d’équitation, proximité et accessibilité, espace, budget, etc.) ;
  • la concurrence (nombre et localisation des concurrents, prestations proposées, positionnement commercial, tarifs, capacité et espace, personnel, chiffre d’affaires, etc.).

Le concept

Un centre équestre est dédié à la pratique de l’équitation, mais vous pouvez tout à fait orienter votre activité vers un certain concept (compétition, famille, loisirs, jeunesse, scolaires, adultes, rencontre animale, vente de matériels et équipements, transports et gardiennage d’animaux, etc.).

En fonction de votre projet, et notamment de votre souhait ou non de proposer un service de pension pour chevaux, vous devrez prévoir votre projet en conséquence, notamment son emplacement et sa surface.

Le lieu

Il est important que votre centre équestre soit situé dans un espace suffisamment grand pour vos activités, bien accessible pour tous, bien agencé et très pratique à l’usage. Mieux vaut être situé à proximité d’un centre urbain pour disposer d’une bonne clientèle et prévoir de quoi se stationner. En effet, rares sont les particuliers à faire plus de 20 minutes de trajet pour exercer une activité de loisir.

Il est important de pouvoir proposer une activité de qualité, sur des espaces et des sentiers praticables par tous les temps. Prévoyez une superficie minimale moyenne de 3 à 4 hectares.

Le choix de la structure juridique

Il vous faudra très vite choisir un statut juridique pour exercer votre activité. Vous disposez de deux statuts possibles :

  • l’activité agricole, sous la compétence de la Chambre d’agriculture ;
  • l’activité commerciale, sous la compétence de la Chambre de commerce et d’industrie.

En fonction du statut retenu, vous disposerez de plusieurs formes juridiques d’entreprises. Ce choix déterminera votre régime social ainsi que votre régime fiscal.

N’hésitez pas à demander conseil aux structures suivantes :

  • la Fédération française de l‘équitation (FEE) ;
  • le Groupement hippique national (GHN) ;
  • l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE).

Les besoins en équipement et en personnel

Ouvrir un centre équestre est un projet coûteux, raison pour laquelle il faut disposer d’investissements conséquents.

En matière de besoins matériels, les équipements sont importants et onéreux. Il faut en effet disposer d’écuries, de boxes, de paddocks, d’une sellerie, d’un manège, de locaux multiples pour tout le nécessaire pour les chevaux et l’entretien des espaces, du matériel de pratique (bombes, bottes, selles, rênes, etc.) et bien entendu… des chevaux !

Il est également nécessaire de disposer de personnel, car assumer seul une telle activité n’est pas possible à long terme. Il est important de recruter des collaborateurs compétents, qualifiés et motivés par le monde du cheval, mais aussi par le souhait de partager cette passion et de l’enseigner.

Business plan et plan marketing

Rédigez un business plan pour votre centre équestre afin de déterminer certains aspects clés de votre activité, mais aussi sa rentabilité économique. Le business plan vous permet de créer votre structure et de trouver plus aisément des investisseurs, car il vous est utile pour établir votre projet et vos projections financières.

Le business plan contient une partie destinée à présenter votre projet et à le valoriser et une partie qui consiste en un prévisionnel financier précis.

Par ailleurs, le plan marketing est essentiel, car c’est par son biais que vous attirerez la clientèle dans votre centre équestre. Il vous permet de définir une stratégie de communication et d’offre de manière à vous faire connaitre et à attirer puis fidéliser les amateurs d’équitation.

Partager cette page sur les réseaux sociaux

Dossiers similaires